La Pologne perd la mémoire et ne veut pas la retrouver

La loi sur l’Holocauste votée en Pologne est révisionniste parce qu’elle nie l’antisémitisme qui a conduit des Polonais à participer au noir dessein des nazis.
Au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, lorsqu’il a ressenti dans sa chair la terreur des camps et qu’il pense avoir fini son parcours, le visiteur entre dans une salle où l’on évoque le retour des survivants de la Shoah.

Des témoins racontent comment certains rescapés furent reçus dans les villes et villages de Pologne. Les habitants ne leur manifestaient aucune compassion. Certains refusant de leur rendre leurs bien spoliés, d’autres les accueillant au cri: “Quoi, ils ne sont pas tous morts?” Des milliers de Juifs furent à nouveau massacrés lors de pogroms ou de manière isolée.

La loi sur l’Holocauste votée hier est une législation révisionniste parce qu’elle nie l’antisémitisme qui a conduit des Polonais, comme d’autres Européens, à participer au noir dessein des nazis. Cette insulte à la mémoire de millions de victimes est initiée par un parti nationaliste, le PiS. Elle s’inscrit dans la renaissance de l’extrême-droite et de la droite radicale dans les pays ou régions d’Europe où aucun devoir de mémoire n’a été réalisé après guerre. Son idéologie prône le rejet dans l’inconscient des crimes pourtant commis, quitte à abolir la liberté d’expression. Le PiS donne force de loi à une perte indigne de mémoire, au risque de voir l’horreur se répéter.

Vincent Georis

Source lecho

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*