Le christianisme est la religion la plus persécutée au monde

Le christianisme est “la religion la plus persécutée au monde” avec 100 à 150 millions de croyants empêchés de vivre leur foi, selon un ouvrage collectif en librairie jeudi, qui veille à ne pas nourrir la caricature “Allah contre Jésus”.

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Chrétiens d’Irak, à Arbil, le 14 septembre 2014. (archives)
Crédit : SAFIN HAMED / AFP

Le Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde (Xo éditions) est “dépourvu de la moindre intention apologétique ou polémique” et vise seulement à “souligner l’ampleur du phénomène”, écrit l’Italien Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio très engagée en faveur de la paix dans le monde.
Codirecteur de cet ouvrage de 800 pages – avec l’évêque de Gap Jean-Michel Di Falco et le dominicain britannique Timothy Radcliffe – il estime que les persécutions contre les chrétiens sont méconnues à cause du “sentiment de culpabilité” lié aux violences commises au nom de la chrétienté dans l’Histoire.
Mais, aujourd’hui, “nous avons le devoir de parler, de nous insurger”, juge Mgr Di Falco, citant un membre de la Curie qui, en 2013, avait évoqué “100 à 150 millions d’âmes” chrétiennes persécutées dans le monde.
Il est difficile de récolter des chiffres plus précis et les estimations du nombre de chrétiens tués chaque année font le grand écart (entre 7.000 et 100.000 morts selon les sources), rappelle pour sa part le vaticaniste américain John Allen.

Pour autant, il n’a aucun doute sur le fait que les chrétiens sont numériquement les plus persécutés, notamment parce qu’ils sont la principale communauté religieuse avec 2,3 milliards de croyants.

L’ISLAM RADICAL

EST LE PLUS GRAND

FABRICANT DE HAINE

Comme les autres auteurs, il rejette la thèse du “choc des civilisations” entre monde chrétien et musulman, mais aussi tout angélisme: “L’islam radical est certainement le plus grand fabricant au monde de haine des chrétiens. Cela étant, s’il venait à disparaître (…) les chrétiens ne seraient pas pour autant en sécurité.”
Si les jihadistes du groupe État islamique menacent les chrétiens d’Irak ou de Syrie, d’autres radicalités s’en prennent aux catholiques, protestants et orthodoxes ailleurs: les nationalistes hindouistes et bouddhistes en Inde ou au Sri Lanka, les régimes communistes de Chine ou de Corée du Nord.
Les conflits interethniques, comme en Centrafrique, font d’autres victimes, alors qu’en Amérique latine, des religieux sont tués quand ils dénoncent la corruption ou les trafics de drogue.
Un état des lieux, région par région, affine encore cette analyse, en soulignant par exemple que les chrétiens de Syrie paient aussi le fait que le régime de Bachar el-Assad les a longtemps protégés.
En réponse à ces persécutions, “nous devons tous faire entendre notre voix”, exhorte le Grand rabbin Haïm Korsia, alors que l’imam de la Grande mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, qualifie d'”aberration” les violences commises au nom de l’islam.
“Défendre les chrétiens lorsqu’ils sont menacés à cause de leur foi, ce n’est pas défendre une religion contre d’autres: c’est défendre, partout où elle est attaquée, notre commune liberté de croire ou de ne pas croire”, ajoute le philosophe André Comte-Sponville, en assumant le rôle de “l’athée de service”.
AFP
 
 

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