Acquisition d’un panneau de cabane ( Soukka) par le Mahj

Le mahJ a acquis le 24 septembre 2018 l’unique panneau manquant de l’exceptionnelle cabane (soukkah) achetée en vente publique avec l’aide du fonds du Patrimoine et de Claire Maratier, en décembre 1988, première œuvre des collections du futur musée.

Cet enrichissement permet de compléter une œuvre majeure du parcours permanent du mahJ illustrant la fête des Cabanes (Soukkot).

Célébrée cinq jours après Kippour (Grand Pardon), celle-ci rappelle la protection divine dont bénéficièrent les Hébreux durant quarante ans dans le désert du Sinaï après la sortie d’Égypte, abrités par des tentes. Pendant les sept jours que dure cette fête des récoltes, il est prescrit (Lévitique 23, 42) de demeurer dans une soukkah, cabane au toit de branchages construite à l’extérieur.

Exceptionnelle par son décor peint, la soukkah du mahJ fut réalisée en Autriche ou dans le sud de l’Allemagne au début du XIXe siècle pour une famille aisée, dans 37 panneaux de bois résineux fichés dans un cadre au sol et maintenus par un cadre analogue à leur sommet. Remarquablement décorés, ses trois cotés intérieurs représentent la ville de Jérusalem – on distingue le mur des Lamentations, le dôme du Rocher et la mosquée d’Omar, et la mosquée al-Aqsa –, dont les collines se prolongent imperceptiblement en un paysage bucolique d’Europe centrale – la continuité entre les deux faces étant symboliquement très importante –, avec un village de bord de lac, coiffé de son clocher à bulbe, et un écu où sont inscrits les premiers mots du Décalogue.

Techniquement, cet édicule est assimilable à une cabane de plage démontable, telle qu’on en voyait sur les côtes de la Manche au XIXe siècle, percée d’une porte et de deux fenêtres à persiennes, mais sans toit comme il sied pour une soukkah. Il s’agit pourtant d’une œuvre rarissime. Il ne subsiste en effet que de très rares exemplaires de ce type de soukkot peintes : une plus modeste et plus récente, datée 1882, provenant de Schwäbisch-Hall dans le Bade-Würtemberg (Hällisch Fränkisches Museum), et une autre de Fischbach en Bavière, datée des années 1830 (musée d’Israël à Jérusalem), également composée de panneaux numérotés en caractères latins, dont le décor est assez proche (scène bucolique avec village et vue de Jérusalem inspirée par la même source).

Grâce à l’acquisition du 16e panneau manquant, la soukkah du mahJ, véritable chef-d’œuvre d’art populaire juif, retrouve son intégrité et le paysage germanique sa lisibilité, trente ans après son entrée dans la collection.

Sylvie Bensaid

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