Traitement de la surdité : avancée importante à l’Université de Tel-Aviv

Une étude dirigée par le Prof. Karen Avraham, Vice-doyenne de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, et réalisée par le doctorant Ofer Yizhar-Barnea, a révélé les commutateurs qui activent ou inhibent les gènes de l’oreille interne. Selon les chercheurs, ces résultats pourraient aider à traiter la dégénérescence des cellules acoustiques, suite au bruit et au vieillissement, sauvant ainsi l’audition de millions de personnes dans le monde.

Professeur Karen Avraham

L’étude, menée en coopération avec des chercheurs de l’Université de Washington à Seattle et de l’Institut italien de Technologie de Milan, a été récemment publiée dans la revue Scientific Reports.

“466 millions de personnes dans le monde, dont 34 millions d’enfants, souffrent d’une déficience auditive importante pour des raisons diverses”, indique le Prof. Avraham. “L’une des principales causes de la perte auditive est la dégénérescence et la mort des cellules ciliées de l’oreille interne”. Elle explique qu’un bébé avec une audition normale nait avec dans chaque oreille 16 000 cellules ciliées, cellules sensibles responsables de l’absorption des ondes sonores et de leur conversion en signaux électriques captés par le cerveau.

Ces cellules peuvent être endommagées par le bruit, les médicaments, des causes génétiques et le vieillissement, et ne peuvent pas se régénérer. “Notre approche du problème consiste à manipuler les gènes de l’oreille, c’est-à-dire activer et / ou désactiver les gènes pour permettre la régénération des cellules ciliées, et éventuellement en créer de nouvelles”, ajoute-t-elle.

Une cartographie complète des gènes de l’oreille interne

Les chercheurs ont réussi à réaliser une cartographie complète des commutateurs épigénétiques impliqués dans le développement de l’oreille interne, partie interne de l’oreille où se trouvent le système auditif et le système de l’équilibre. Les commutateurs épigénétiques sont des “commutateurs d’activation et de désactivation” des gènes activés ou non dans des organes spécifiques et qui fonctionnent donc différemment selon les organes.

Le but de la ‘carte’ était de permettre aux chercheurs d’examiner quels sont les gènes inhibés et quels sont ceux qui fonctionnent pour permettre une audition correcte. À cette fin, ils ont extrait l’ADN du tissu de l’oreille de souris et y ont ajouté une substance appelée bisulfite, qui signale les substances qui se lient à l’ADN, les méthyles, et inhibe les gènes dont l’activité dans l’oreille interne est inutile. Ils ont ensuite utilisé une technologie de séquençage en profondeur de l’ADN leur permettant de cartographier les points de liaison.

Ofer Yizhar-Barnea

Grâce à cette cartographie, les chercheurs ont identifié des gènes qu’on ne savait pas jusqu’à présent être impliqués dans le fonctionnement auditif. Ils ont notamment découvert que le mode d’action des méthyles dans les cellules de l’oreille interne est similaire à celui des neurones dans le cerveau, qui permet des modifications de la cellule au cours de sa vie.

Selon eux, cette découverte pourrait également indiquer une souplesse dans le profil des gènes impliqués dans les processus de l’oreille interne, qui pourrait augmenter les chances de régénération des cellules ciliées au moyen d’une intervention appropriée.

“Nous avons été inspirés pour nos travaux de vidéos d’enfants et d’adultes sourds après une implantation cochléaire. Mais les solutions d’audioprothèses et d’implants cochléaires ne sont pas optimales”, dit le Prof. Avraham. “Nous espérons que nos recherches conduiront au développement de traitements innovants dans l’avenir et que la manipulation de l’expression des gènes au moyen de modifications de la méthylation permettront la réhabilitation des cellules ciliées qui ont dégénéré et même la production de nouvelles cellules, sauvant ainsi l’audition de millions de personnes dans le monde”.

Le biochimiste lauréat du Prix d’Israël Prof. Haim Cedar de l’Université hébraïque de Jérusalem a déclaré au sujet de cette étude : “Nos gènes fournissent des instructions pour construire les éléments de base du système auditif, mais pour comprendre comment ces composants sont contrôlés pour créer une audition normale, il faut des informations supplémentaires. L’étude du Prof. Avraham nous donne pour la première fois un aperçu de ce mécanisme de l’intérieur ainsi que des connaissances qui nous permettront peut-être de prévenir ou corriger un large éventail de déficiences auditives”.

Source : ami-universite-telaviv.com

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