La liberté d’expression ne se divise pas, par Raphaël Nisand

La tentative d’agression qui s’est déroulée à Strasbourg jeudi 9 novembre 2017 à la librairie Kleber nous rappelle la triste situation dans laquelle se trouve notre pays.


C’est Philippe VAL ancien directeur de la rédaction de Charlie Hebdo puis de Radio France qui a été victime de ce méfait.
Philippe VAL qui rappelons-le n’a échappé à la mort dans les locaux de Charlie Hebdo que parce-qu’il n’y travaillait plus. 
C’est son successeur Charb qui était du coup le plus recherché par les terroristes et qui est mort.
VAL vit protégé 24/24 depuis des années sinon il serait mort depuis longtemps juste pour avoir exprimé ses opinions.
Charlie Hebdo est constamment et massivement menacé de mort par des centaines de messages  postés sur les réseaux sociaux. Peu s’en émeuvent.
Mohamed SIFAOUI chroniqueur et journaliste est protégé par la police depuis 11 ans sans interruption et récemment le 8 novembre s’est tenu le procès d’une personne qui le  menaçait de mort. 
Que pensez-vous qu’il advint ? Le parquet s’est contenté de requérir du sursis.

Depuis des décennies, en fait depuis la fatwa édictée par l’Iran de Khomeiny contre Salman Rushdie, de nombreux écrivains, journalistes, hommes et femmes politiques, doivent être protégés par des escouades entières de policiers pour pouvoir juste survivre quand ils ne se font pas abattre comme ceux de Charlie Hebdo.
Plus aucune vie normale n’est possible pour Caroline Fourest, Riss, Zineb El Rhazoui et Salman Rushdie quant à lui vit depuis la fatwa iranienne dans la quasi clandestinité. Des dizaines de personnes doivent être protégées de cet islamisme totalitaire dans notre propre pays y compris évidemment de nombreux musulmans comme certaines des personnes déjà citées ou encore l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi.

Cette question touche bien sûr les relations internationales. Si l’occident avait une colonne vertébrale tout accord avec l’Iran devrait être soumis au préalable de la levée de la fatwa contre Salman Rushdie mais cette question touche aussi à la paix civile chez nous et au fameux vivre ensemble, une notion qui commence à ressembler à l’arbre de la liberté qui cache la forêt de l’obscurantisme.

Comment peut-on vivre ensemble quand on est menacé de mort pour ses idées, comment la République tolère-t-elle les prêcheurs de haine qui continuent de demander la mort pour ceux de Charlie Hebdo et pour Mohamed Sifaoui, pourquoi la justice française ne s’aperçoit-elle pas qu’en la matière, l’appel au meurtre d’un homme au demeurant protégé est plus que l’ébauche du passage à l’acte meurtrier?

Toutes les institutions républicaines doivent être à l’unisson dans ce combat ainsi que toute la presse et toutes les forces politiques. 
Non le délit de blasphème n’existe pas en France et qu’on aime ou qu’on n’aime pas Charlie Hebdo et son humour parfois dérangeant, rien, absolument rien ne justifie de lâcher sur la liberté d’expression.
 La seule limite à la liberté d’expression reste et doit rester celle posée par les lois républicaines, c’est à dire l’interdiction du racisme, de la discrimination, de l’apologie du terrorisme ou de l’appel au meurtre.
Quand on voit des gens confus comme le patron de Mediapart, Edwy Penel, oser se comparer à l’affiche rouge des résistants de Manouchian parce qu’il fait la Une critique de Charlie Hebdo  on reste confondu.
Comment ose-t-il? Lui ne risque rien , il n’a pas besoin de garde du corps et peut dialoguer très paisiblement avec son ami Tarik Ramadan, il ne risque rien, il a toute l’amitié des terroristes islamistes dont il se sait l’idiot utile mais il est grand temps de protéger et tirer d’affaire les vrais héros de la liberté d’expression qui eux sauvent la France au quotidien .

Raphaël NISAND
Président d’honneur de la LICRA Bas-Rhin
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg

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