Qui serre la main des mollahs par Jean Paul Fhima

Qui serre la main des mollahs,

tourne le dos à Israël 

 Depuis que Barack Obama a reçu sans raison le prix Nobel de la paix, il cherche par tous les moyens à le mériter. Or, les récents accords intérimaires sur le nucléaire iranien sont une erreur historique et un cafouillage programmé.

John Kerry
John Kerry

Cet accord temporaire de six mois est à peine signé par les cinq pays membres du conseil permanent de sécurité de l’ONU et par l’Allemagne (les 5+1), que déjà des voix discordantes se font entendre. Il est vrai que cet accord risque d’aboutir en dépit des graves menaces proférées par Téhéran contre Israël. Les garanties données, principalement sur l’enrichissement d’uranium qui serait contrôlé et limité à 5%, ne sont pas suffisantes pour empêcher à terme l’obtention de l’arme atomique. Laquelle serait donc susceptible d’être utilisée contre Israël.
Les accords de Genève ont été voulus par la Maison Blanche même si la mise en œuvre apparait déjà compliquée et difficile. Le président américain les considère probablement comme le point d’orgue de sa politique d’apaisement au Proche et au Moyen Orient. Car Barack Obama a fait un rêve, celui de faire la paix avec l’un des pays les plus dangereux de la planète.

 LE RÊVE DE LA PAIX

 ‘’Le rêve de la paix’’, nous autres Européens, nous connaissons bien le problème.

 L’ambition iranienne se résume à ces simples mots : « supprimer Israël et les Juifs de la surface de la terre » ; les accords autorisent désormais cette ambition de se réaliser. Les sanctions vont être levées partiellement « pour raisons humanitaires » (sic) sur ce pays belliqueux qui pourrait d’ici peu (deux, trois ans ?) mettre au point son prochain lancement de missile à tête d’ogive nucléaire sur la tête des Israéliens. Avec la bénédiction de l’ONU et de l’Union européenne. Ce qui serait ni plus ni moins qu’un véritable permis de tuer. De tuer du Juif.

chamberlain daladier
Daladier, Hitler et Chamberlain à Munich

Comme autrefois le premier ministre britannique Chamberlain brandissait l’accord de Munich signé avec Hitler, on brandit aujourd’hui des garanties de pacotille qui ne trompent personne. Malgré les beaux discours, les récentes résistances factices de la France et même les chants d’amitié de François Hollande pour l’Etat hébreu, malgré toutes ces gesticulations diplomatiques dont nous sommes tellement habitués, cet accord dit ‘’d’apaisement ‘’ raye d’un trait tous les patients efforts internationaux des dernières années pour faire pression sur l’Etat terroriste dirigé par Khameneï et Rouhani. Ceux-là se frottent les mains pendant qu’Israël avec anxiété se pose des questions sur son avenir. L’étau potentiellement mortel de la menace iranienne semble se resserrer un peu plus.
Hassan Rouhani
Hassan Rouhani

Un tel accord il y a peu n’aurait jamais pu se faire, en tout cas pas dans un contexte d’incertitudes et de menaces. Les intentions néfastes de l’Iran ne sont plus à démontrer. On se souvient qu’en 2010, un scandale éclatait au sein des contrôleurs de l’AIEA dont l’ancien chef avait volontairement occulté des informations alarmantes sur l’avancée du programme militaro-civil iranien. Ces mêmes contrôleurs sont aujourd’hui censés vérifier la mise en œuvre des accords provisoires. Ça fait peur !
A Munich en septembre 1938, les signataires anglo-français avaient donné aux Nazis un permis de tuer du Tchèque et d’envahir un petit pays d’Europe centrale. A l’époque, les journaux titraient sans pudeur que personne en Europe n’était prêt à envoyer des soldats se faire tuer pour « un petit pays lointain ». Aujourd’hui, les accords de Genève nous disent la même chose, à quelques détails près : aucun pays du monde n’est disposé à se faire tuer pour un petit pays lointain, lequel n’est plus la Tchécoslovaquie mais Israël. Autrefois on pensait que les Sudètes germanisés pouvaient bien se confondre avec les Allemands ; aujourd’hui on pense que les Juifs pourront bien un jour se dissoudre dans la population arabe. Après tout il s’agit de deux peuples sémites. Absorber Israël dans une future sphère d’influence panarabe séduit les politiciens de notre époque qui veulent à tout prix faire la paix.

CHAMBERLAIN AUSSI

Chamberlain aussi voulait faire la paix. On connait la suite.
Les dirigeants actuels sont frappés d’amnésie. Les leçons du passé ne les font pas renoncer à leur rêve d’un monde parfait où l’Iran serait soudainement devenu un pays raisonnable. Ainsi la séance d’hypnose a commencé. Pourquoi ne pas faire confiance aux sourires enchanteurs du président américain ?
Un retournement étrange des valeurs laisserait entendre que l’Iran serait soudainement devenu fréquentable alors qu’Israël resterait un éternel ‘’va-t-en-guerre’’ sévèrement jugé par la communauté internationale. Est-ce qu’Israël est le seul gouvernement qui aurait gardé les yeux ouverts ? Car l’Iran mettra à exécution ses menaces, il attaquera avec le probable soutien de ses alliés du Hezbollah au Liban, et du Hamas sur la bande de Gaza. Et après avoir fait disparaitre les Juifs, contre qui les gentils mollahs vont-ils se tourner ? Et quand il sera trop tard, les sourires d’Obama pourront-ils suffire ?
Ne nous y trompons pas. Cet accord cache une intention ambigüe qu’il n’est pas difficile de deviner.
Nos faiseurs de paix qui se congratulent aujourd’hui misent indirectement sur l’effet dissuasif de cette menace nucléaire. Israël serait ainsi forcée de renoncer à sa politique jugée trop ‘’intransigeante’’ à l’égard des Palestiniens et par là même à l’égard de l’ensemble du monde arabe. Depuis longtemps les nouveaux apprentis sorciers qui nous gouvernent ont pensé que le conflit israélo-palestinien était le principal et vrai problème de la région, et qu’en réglant celui-ci par la pression internationale on aboutirait à une issue non seulement souhaitable, mais nécessaire. Nécessaire à tout prix. C’est ce même état d’esprit qui a présidé il y a peu à la reconnaissance d’un Etat arabe palestinien observateur à l’ONU. Au mépris de tous les engagements faits jusque-là par les deux parties concernées, y compris par les accords d’Oslo.

MUTUALLY ASSURED DESTRUCTION

 Tout contribue à croire que les Grands de ce monde cherchent à mettre en place ‘’une menace iranienne contenue’’ pour conduire délibérément à un enclavement géopolitique du ‘’petit pays lointain’’ qui gêne tout le monde. L’équilibre des forces qui en résulterait permettrait de tenir à distance les deux pôles antagonistes de la région. Ce serait une sorte de système MAD de nouvelle génération (mutually assured destruction) qui rappellerait les heureux temps de la Guerre Froide quand les capacités nucléaires des belligérants empêchaient de facto tout recours à la force.

centrale-nucleaire-iran

Non contents de poursuivre leurs rêves, les signataires de Genève pensent que c’est en amadouant l’Iran que l’on inciterait Israël, soumis à des représailles atomiques et sans soutien stratégique, à devenir ‘’raisonnable’’ c’est-à-dire plus conciliant.
Chamberlain et Daladier aussi pensaient qu’en amadouant les appétits territoriaux d’Hitler on arriverait à en contenir la politique de lebensraum, c’est-à-dire d’espace vital du troisième Reich. On sait que cet ‘’art cynique de la paix’’ avait à l’époque laisser entendre que l’Europe était faible, inquiète et déjà moralement vaincue par un expansionnisme nazi dont on a vu les dégâts. Parmi ces dégâts, le génocide des Juifs tient malheureusement une bonne place. Voudrait-on recommencer aujourd’hui les mêmes erreurs ? Voudrait-on risquer de sacrifier les Juifs sur l’autel de la paix à tout prix ? N’est-ce pas cette idéologie pacifiste, cynique et aveugle, qui a conduit au pire des conflits ?
Ainsi les accords de Genève sont une hérésie au regard de l’histoire. Le retournement des valeurs qu’impliquerait un tel équilibre des forces représenterait un sérieux danger. Les illustres prédécesseurs d’Obama disaient par exemple que pour garantir la paix, on a besoin d’ «offrir des garanties mutuelles […] d’intégralité territoriale aux grands comme aux petits Etats » (W.Wilson) et que « le monde est solidaire et interdépendant, aussi bien sur le plan technique que sur le plan moral » (F.D.Roosevelt).
Heureusement, on en n’est pas encore à cet abject équilibre des forces qui serait un chaos en devenir compte-tenu de la nature même du régime iranien. Il n’y a pas de parallèle possible entre Israël et l’Iran. Israël est une démocratie soucieuse du droit international, rien à voir avec un pays bandit qui menace de mort les interlocuteurs qui ne veulent pas obtempérer. Ce désastreux et artificiel retournement des valeurs n’est tout simplement pas envisageable.

 ISRAËL AIR FORCE

Israël devra donc assurer seul sa propre sécurité et garantir un statu quo ante nucléaire, c’est-à-dire empêcher l’Iran d’obtenir la bombe. Et Israël en a les moyens comme l’ont prouvé les récentes opérations secrètes en Syrie et au Soudan.
Les 400 avions d’Israël Air Force devront atteindre des cibles difficiles d’accès et même souterraines, comme le réacteur d’Arak qui sera bientôt en activité. Tsahal devra appuyer au sol les opérations en vol qui pourront bénéficier du couloir aérien de l’Arabie Saoudite farouchement opposée à un totalitarisme chiite. Un système performant antibalistique devrait parer aux attaques éventuelles du Hezbollah et du Hamas voisins.
Israël a les moyens d’agir. Par deux fois déjà, Tsahal a détruit des installations nucléaires en Irak en 1981, et en Syrie en 2007.
Si la solution armée est choisie, il y aura des condamnations internationales, sévères et hypocrites, on s’empressera de dire que « les torts sont partagés » puis viendra le temps du soulagement quand on aura compris qu’on a joué avec le feu. Car les torts ne peuvent pas être partagés quand il s’agit de défendre les droits élémentaires d’un Etat dont l’histoire comme celle de tous les Juifs tient dans ces deux mots : résister et survivre.
Monsieur Obama vous n’êtes ni W.Wilson ni F.D.Roosevelt. Quand vous serrez la main des mollahs, vous tournez le dos à Israël et faites à n’en pas douter un mauvais calcul car :
5+1= 0
 
Jean Paul Fhima
 
 
 
 
 
 
 
 

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*