Fausses nouvelles vs Libre expression par Michel Bruley

Internet est une excellente source pour trouver des informations, pour les grands et les petits, dans la vie privée ou professionnelle. Mais comme tout le monde peut mettre quelque chose sur Internet, sur Wikipédia par exemple, de partout dans le monde, pour dire quasiment n’importe quoi, de laisser ses propos aussi longtemps que souhaité, ou de les changer régulièrement, tous les sites web ne contiennent pas toujours des informations sûres.

Les manipulations de l’information sont probablement aussi vieilles que le monde, leurs auteurs recherchant un gain politique, financier …, ou un amusement (canular). Ève & Adam ont mangé la pomme après avoir cru sur parole le serpent. Les militaires ont de tout temps utilisé cette arme (Cheval de Troie, Overlord …). Le massacre de la Saint-Barthélemy 1572 a été alimenté par la fausse nouvelle d’un soulèvement protestant près de Paris. Les Protocoles des Sages de Sion sont des faux qui ont été fabriqués en 1903 pour décrire un « plan juif de domination mondiale ». Etc.

Les fakes news sont au centre de l’actualité

Actuellement la société se focalise sur les fausses nouvelles (dans les médias : fake news), cherche à les éradiquer ou à nous faire croire à une possible éradication. La plupart des médias ont développé leur rubrique, voire leur site, de vérification des faits (dans les médias fact checking), une loi inutile et dangereuse va même être votée en France, alors qu’il est absolument illusoire d’espérer supprimer les fausses nouvelles. Mieux, cet objectif a des relents de totalitarisme, dans la lignée du politiquement correct qui cherche à nous imposer sa nauséabonde petite orthodoxie.

Les régimes totalitaires cherchent toujours à avoir un contrôle total des expressions, des opinions et de la conscience du temps. Le passé récent nous a fourni de terribles exemples avec les régimes nazi ou stalinien, et aujourd’hui dans de nombreux pays la liberté d’expression est mise à mal : Myanmar, la Chine, l’Iran …

La liberté d’expression un droit qu’il faut défendre

De Socrate à Erasmus ou Voltaire qui a écrit « Je déteste ce que tu écris, mais je donnerais ma vie pour te permettre de continuer à écrire », en passant par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « Toute personne a droit à la liberté d’opinion et d’expression ; ce droit inclut la liberté de détenir des opinions sans ingérence et de rechercher, recevoir et transmettre des informations et des idées par le biais de tout média et indépendamment des frontières « , la liberté d’expression a été recherchée.

Aujourd’hui, le plus souvent la liberté d’expression est définie comme la liberté d’expression politique : droit de critiquer les dirigeants politiques sans crainte de sanctions, commentaires favorables ou défavorables sur les décisions politiques, droit d’être en désaccord avec la majorité, possibilité de dire ce que l’on pense même si ce n’est pas en faveur de la majorité. Mais en parallèle des restrictions sont souvent mises en œuvre pour empêcher de nuire à autrui, pour nous protéger de nous-mêmes, pour protéger le tissu social (moralisme juridique), et suivant les endroits pour toutes sortes d’autres raisons : obscénité, trahison, diffamation, incitation à la violence, violation du droit d’auteur, corruption, menaces, fausse publicité … On notera ici que la France, est un des pays d’Europe avec l’Allemagne, où il y a le plus de restrictions, au contraire de la Grande-Bretagne et de la Hongrie où il y en a le moins.

Il vaut mieux être confronté à quelques fake news que de restreindre la libre expression

Un monde sans manipulation des informations, sans « fausses nouvelles » au sens large, serait un monde sans canular, sans satire, sans parodie … un monde qui modifierait profondément certains métiers (politicien, journaliste, marketer …) un monde sans promesse électorale (?), sans propagande (?), sans publicité (?) … Dans un tel monde, la prochaine étape, après la répression des actes et des propos, serait la répression des pensées.

Au secours George Orwell, aide-nous à nous libérer de ces bobos adeptes du politiquement correct qui cherchent à contrôler notre société. Gardons espoir cependant, et comme les humoristes ne nous laissons pas corseter :

 

Source : M@batim

 

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1 Comment

  1. Cet article dit vrai ; mais il pèche par trop d’optimisme.

    Car personne n’a jamais réussi à définir une fausse information par opposition à une vraie.

    Vu que les mensonges sont rarement purs et simples. Ils ne sont, presque toujours, que le fruit d’une omission ou d’une exagération, les deux étant souvent concomitantes.

    Le publicitaire et son jumeau propagandiste claironnent une vérité « relative » qui arrange leur finalité ; en l’exagérant et en omettant de mentionner la vérité contraire.

    Ce ne sont donc pas, techniquement, des mensonges ; d’où la difficulté de les identifier, encore moins combattre.
    ET à bien y regarder, la quasi-totalité des infos qui nous assaillent à longueur de vie relève de cette catégorie.

    Il n’est, sauf (et encore…) dans le domaine des sciences dites « exactes », d’infos « neutres », indépendantes du biais idéologique ou intéressé de la source.

    LES « FAKE NEWS » SONT DONC LA REGLE ET NON L’EXCEPTION.

    La multiplication des canaux par lesquels on tente d’atteindre nos cerveaux n’arrange rien ; l’explosion des infos diffusées par les réseaux (a)sociaux ainsi que les têtes postillonnantes non-stop dans les micros des chaines d’info en continu génèrent un brouhaha généralisé où tout se vaut et rien ne vaut.

    D’autant plus que toutes ces sources se livrent une concurrence acharnée pour coloniser nos neurones et des « parts du marché » ; c’est, croient-ils, à celui qui criera plus fort au « breaking news » matin et soir ; en découle un vacarme constant, assourdissant, abrutissant; caisse de résonance à celui généré par les politiciens.

    Rien d’étonnant que l’humanité se segmente, chacun se réfugiant dans le calme relatif de sa zone de confort psychologique.

    D’où la facilité, pour des officines occultes spécialisées en manipulation de l’internet et des réseaux sociaux (cf. élection présidentielle américaine…) de nous cliver, de nous aiguillonner, de devenir faiseur de rois.

    Le bon George Orwell appelé au secours dans cet article n’y peut rien ; il était au-dessous de la vérité.
    « Big Brother » n’a même pas besoin de nous « watcher » pour savoir ce nous pensons ; il le sait d’avance car c’est lui qui nous a mis ça dans la tête.

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