Presque toujours, ce sont des Juifs. Charles Rojzman

Dans Le Perdant radical (Gallimard, 2006 – ci-contre), l’essayiste allemand Hans Magnus Enzensberger brosse le portrait d’hommes travaillés par le sentiment exacerbé de leur propre déchéance.

Le conspirationnisme serait un trait récurrent de la personnalité de ces perdants radicaux en ce qu’il leur permettrait de se présenter à eux-mêmes et au monde comme les victimes d’une machination ourdie par des forces obscures rendues responsables de leurs échecs :

« Ce qui occupe l’esprit du perdant de manière obsessionnelle, c’est la comparaison avec les autres, qui à tout instant se révèle à son désavantage. […] La question de savoir pourquoi il en est ainsi contribue à ses tourments.

Car ce ne peut en aucun cas être sa faute. C’est impensable.

Voilà pourquoi il doit trouver des coupables qui sont responsables de son sort. […]
Le perdant se contente la plupart du temps des supports qui dérivent librement dans la société.

Les puissances menaçantes qui se sont liguées contre lui ne sont pas difficiles à identifier. En général, il s’agit d’étrangers, des services secrets, de communistes, d’Américains, de multinationales, d’hommes politiques, d’infidèles. Presque toujours ce sont aussi des Juifs. »

Il existe aussi des cultures, des nations perdantes.

Charles Rojzman

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