Mayer Amschel Rothschild, l’entrepreneur rebelle

Lui-même opprimé, Mayer Rothschild n’aurait certainement pas apprécié que son nom devienne le symbole de l’injustice et de l’antisémitisme.

Ce livre retrace la vie de Mayer Amschel, né à Francfort le 23 février 1744, ou comment le fils d’un petit colporteur juif né dans le ghetto – Judengrasse – dont les portes étaient fermées le soir, est devenu le Baron de Rothschild, fondateur de la première Banque d’Europe.

L’auteur a commencé ce livre bien avant que la candidature d’Emmanuel Macron ne remette le nom « Rothschild » dans l’actualité. Tout part d’une simple discussion avec son éditeur qui trouve que l’histoire est bien injuste avec le fondateur de la dynastie Rothschild.

En effet, Mayer Amschel Rothschild, né Bauer, est né en 1744 dans le Ghetto juif de Frankfort sur le Main, le pire de toute l’Europe. Les grilles du ghetto étaient fermées tous les soirs, les juifs n’avaient pas le statut de citoyen, la ville leur était interdite et ils avaient l’obligation de porter un brassard jaune.

Surdoué, il était destiné à devenir rabbin par son père, simple colporteur, qui lui fait suivre les meilleures écoles rabbiniques. Soutenu par sa mère Schöenche appelée « la Rebelle », il affronte son père, car il considère que les rabbins sont beaucoup trop conservateurs et qu’ils sont incapables de sortir les juifs de leur condition injuste.

Il pense que la seule manière d’y arriver est de devenir « riche parmi les riches » et la suite lui donnera raison puisqu’il finira par acheter — très chère — la citoyenneté pour les juifs du Ghetto.

Dans son entreprise, il a été soutenu par sa femme Gutle, elle aussi appelée « la Rebelle » dans le Ghetto, puis par ses 5 fils qu’il envoya dans toute l’Europe pour créer la première banque du continent. Même devenus très riches, Mayer et Gutle restèrent toute leur vie dans leur maison du Ghetto et ne changèrent pas leur mode de vie. Il fut d’ailleurs élevé au titre de Baron à titre posthume.

Le paradoxe de cet homme est qu’il a fait fortune grâce à son honnêteté. Le paradoxe historique est qu’il est pour beaucoup dans la création de la puissance industrielle de l’Allemagne, à tel point qu’il fut anobli à titre posthume.

Toute sa vie il a combattu l’injustice dont il était victime aussi il serait certainement déçu de ce que symbolise son nom aujourd’hui. C’est d’autant plus injuste que cette réputation prend ses racines dans l’antisémitisme très répandu en Europe au XIXe siècle.

À partir d’un important travail de recherche, le talent de Jacques Le Carpentier est d’avoir réussi à incarner les personnages et le résultat est un roman passionnant qu’il est difficile de lâcher.

Si son visage vous est familier, c’est normal, car Jacques Le Carpentier a une longue carrière de comédien et il a tourné dans de nombreuses pièces de théâtre, films, téléfilms et séries TV. C’est à 70 ans qu’il décide de devenir écrivain. Il a publié son premier livre aux Éditions du Net, Les chants de Thanatos.

Jacques Le Carpentier – Mayer Amschel Rotschild – Le Rebelle – LEN Editions – 9782411000381 – 14,90 €

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