« Dis-moi Shimon… » de Pierre Besnainou : un beau livre et une œuvre utile

« Dis-moi Shimon… » de Pierre Besnainou est sous titré « Conversations imaginaires avec Shimon Pérès ».

D’abord, c’est un bel objet ( 156 pages, 18 euros ) réalisé par BIBLIEUROPE : couverture, papier, impression et magnifique photo où l’auteur est vu de dos recevant l’accolade de Shimon ( 1923-2016) dont la vie se confond avec l’histoire de l’ État d’Israël.

C’est un livre que l’on commence à lire et c’est un livre qu’on lit entièrement et qu’on referme à sa fin page 156. Il est destiné à tous ceux que le destin du peuple juif et l’avenir d’Israël passionnent ou simplement intéressent .

 

Alain Peyrefitte avait écrit en 1994 « C’était De Gaulle » et il avait éclairé la politique et la personnalité du Général en rapportant ce qu’il avait recueilli au cours de ses 300 entretiens avec lui : un remarquable travail de mémorialiste.

En 1994, Jacques Attali publiait « Verbatim », 3 volumes sur François Mitterrand et ses déclarations et conversations au mot à mot.

Le procès Azaria, l’affaire Armona, l’énigme Donald Trump sont postérieurs à la disparition de Shimon et Pierre Besnainou invente les réponses qu’aurait pu lui faire Shimon s’il était encore vivant.

« Invente « ? Ou alors rapporte-t-il la teneur de phrases prononcées par l’ancien Président et recueillies en les adaptant à de nouvelles questions ?

Pierre Besnainou a connu Shimon Pérès en 1993 au moment des accords d’Oslo où il servit d’intermédiaire entre lui et la Tunisie qui avait accueilli Yasser Arafat et l’ OLP depuis 1982. Il l’a côtoyé pendant plus de vingt ans et, à sa disparition, il « perdait un père spirituel ». Les conversations « imaginaires « sont nourries de souvenirs, également de notes prises et retranscrites et c’est sans doute une fiction plus que très vraisemblable.

« Une heure plus tard, à Jérusalem, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, réunit le gouvernement pour rendre un dernier hommage au président défunt. » C’est la première fois dans l’État d’Israël que Shimon Pérès ne se trouve pas parmi nous » déclare-t-il. » page 14

Shimon Pérès, sa vie, sa passion, son œuvre ce furent le destin d’Israël. Pierre Besnainou a « prolongé « Shimon pour lui rendre un hommage filial.

Évidemment, les idées de Shimon Pérès ne sont pas celles de la majorité des citoyens israéliens qui n’ont plus donné confiance aux partis de gauche depuis bien longtemps.

Voici deux extraits du livre rapportant ou « inventant » des réponses de Shimon :

« Il y a cinquante ans, nous avons conquis provisoirement des territoires pour garantir notre sécurité. Aujourd’hui cette conquête est précisément ce qui compromet notre sécurité ! Pourquoi tourner encore en rond autour de la question et se demander si l’Autorité palestinienne nous reconnaît comme l’Etat juif ou le pays des Mohicans ? Allons droit au but et je suis sûr que que nous trouverons des Palestiniens qui voudront la paix. » page 131

« Abbas est le dirigeant palestinien avec qui nous pouvons arriver à un compromis historique. C’est avec lui qu’il nous faut parler. Nous ne savons pas qui le remplacera demain. L’Histoire nous démontre qu’il faut toujours négocier avec celui qui le souhaite et qui nous accepte. D’autant que Mahmoud Abbas est farouchement opposé aux actes terroristes et je crois qu’il est absolument sincère sur ce point. » page 129

On vous laisse juges.

Il y a de nombreux passages pour critiquer le Premier ministre actuel, son entourage et ses alliés et on les passera sous silence car personne ne souhaite rouvrir des controverses avec Shimon et surtout pas sur des sujets de politique politicienne que les électeurs ont déjà jugés.

Par contre, je ne résiste pas à mon désir de vous faire lire un extrait de ce livre qui m’a passionné :

« Comme dit Spinoza quelque part, la récompense de la vertu, c’est la vertu elle même « Je crois que ce pays s’est construit sur ce principe spinoziste serti dans la pensée sioniste ! Ben Gourion vivait dans le kibboutz de Sdé Boker où, avec sa femme Paula et leurs trois enfants, il partageait un Tsrif, c’est à dire une sorte de baraque sans aucun confort particulier, On peut la visiter aujourd’hui. Nous vivions tous de la même manière et nous étions très heureux, même quelquefois sans électricité ni eau courante. La misère n’existait pas et personne n’est mort de faim. On se contentait de peu et on vivait modestement.

– Au sein de l’opposition de droite aussi ?
– Oui ! Begin ou Shamir vivaient exactement de la même manière, dans un petit appartement à Tel Aviv. A l’époque, à gauche comme à droite, nous étions tous conscients qu’il nous fallait donner l’exemple » pages 117 et 118

Le miracle d’Israël, c’est d’abord et surtout la foi, la volonté, le courage et le sacrifice de ces hommes qui l’ont recréé l’Etat d’Israël.

Pierre Besnainou a écrit un beau livre et à fait une œuvre utile en rappelant aux nouvelles générations ce qu’elles doivent à ces grands hommes qui vivaient de peu.

André Simon Mamou

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1 Comment

  1. On ne peut pas dire que Sh. Peres aurait vécu humblement et surtout ni en tant que Premier ministre ni en tant que Président et aucun enquêteur qui cherche noise à Sara Netanyahou ne s’est osé à plonger dans le marigot de la présidence Pères.
    Et dire qu.il a aussi estimé qu’il était inutile d’enseigner aux enfants l’Histoire, sous prétexte qu’il existait Google.
    A part l’atome, rien n’est à porter à son crédit.

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