Sarah Halimi, pas de procès pour l’assassin, Par Sarah Cattan

Qu’il fait beau à Paris pourtant. Tu te prendrais au jeu. Au jeu du bonheur tu sais. Nos bleus en demi-finale. Le goût des vacances.

Qu’il fait beau à Paris. Ta valise, t’as du mal à la faire. Aujourd’hui peut-être Chantonnes-tu… Ou alors demain…

Qu’il faisait beau à Paris lorsque Tous nous dûmes mettre un genou à terre. Nous taire. Tous. Ne plus parler de la farce honteuse qui se jouait au Mémorial.

Qu’il faisait beau lorsque nous avons appris que Le Printemps républicain avait fait de Latifa Ibn Ziaten sa nouvelle reine. N’était-elle pas promue Citoyenne 2018. Elle qui avait honoré le dit PR de sa présence lors du dîner annuel.

Qu’il faisait beau encore lorsque la Chambre de l’instruction entérina la décision de la Juge Ihuellou dans l’Affaire Sarah Halimi : de reconstitution il n’était guère besoin.

Que ce début d’été prenait décidément une teinte particulière. Officiellement sommés que tous nous étions soudain à attendre le jour et l’heure : tous, ils étaient convoqués au bureau de la Juge le 11 juillet à 10 heures.

Tous réduits à des spéculations.

Tous unanimement convaincus que l’affaire était jouée. Que la messe était dite. On leur annoncerait la démence du meurtrier. Celui que je ne peux même plus nommer assassin de facto : il était malade au moment des faits. Comment voulez-vous donc qu’il eût pu préméditer.

Qu’il a fait sombre soudain ce soir. Lorsque tous nous eûmes les conclusions du rapport d’expertise.

Comme nous fûmes gênés de recevoir les dépêches. D’informer ceux qui plaident.

Comme tu entends leur colère. Elle bruissait hier ? Les voilà qui explosent. Tiens… Ils parlent comme nous. L’impuissance devant ce désastre te les rendrait grossiers. Des charretiers ce soir. Eux qui d’ordinaire font des mots des diamants. Ils te disent que ça fait 3 tueurs de Juifs dont le discernement a été aboli. Ils comptent sur leurs doigts. Sébastien Selam. Strasbourg. Sarah Halimi.

Ils parlent de cauchemar. Ils te disent qu’Hitler aurait peut-être eu sa chance avec des experts psy français. Amers, ils concluent : Elle nous fait venir le 11/7 pour notifier un truc qu’elle a déjà balancé à la presse.

Les conclusions de Zaguri, cette seule altération du discernement, qui ne remettait pas en cause la responsabilité pénale du meurtrier, ça l’avait amenée, la Juge, à acter le caractère antisémite de l’acte.

La mission du Collège d’Experts qu’elle désigna, elle la leur avait machée.

Dire si le sujet présentait des anomalies mentales ou psychiques. Un état dangereux pour lui. Pour les autres.

Dire s’il était accessible à une sanction pénale.

Dire s’il était curable.

Dire s’il était réadaptable.

La nouvelle expertise psychiatrique conclut bien à l’irresponsabilité pénale de Traoré. Elle en rêvait, la Juge ? Ils la lui ont servie et c’est du sur-mesure : le discernement du petit était aboli au moment des faits.

Circulez, il est donc irresponsable pénalement.

Circulez, car un non-lieu s’annonce…

Circulez : sonnera la fin de l’instruction.

Pas de procès.

Souriez : il est dit encore et encore que Traoré a pu être habité par des préjugés antisémites. Mais voilà : il était malade.

Sarah Cattan

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2 Comments

  1. Il ne s’agit même plus de citer Camus (mal nommer les choses…). Il s’agit ici d’un REFUS de nommer. Comme il y a quelques années, politiques, juristes, policiers parlaient d’actes isolés de déséquilibrés là où il y avait prémisses et symptômes du terrorisme qui nous frappera ouvertement une fois mieux organisé.
    C’est, au delà du déni, une trahison, un abandon face à l’ennemi. Quant à nommer l’ennemi, l’écoeurant traitement dont est victime Monsieur Bensoussan illustre, jusqu’à la nausée, cette trahison.

    • je ne dirai pas mieux que Jean-Victor, si l’islam rend fou, il faut interdire l’islam, si nos institutions sont négationnistes, il faut leur faire un procès en tout cas historique, Vichy n’aurait pas fait mieux et je suis prêt à détruire ma CNI…je veux bien être apatride dans le contexte abject d’aujourd’hui…
      bien à vous tous.

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