Les Palestiniens condamnés à New York à payer 655 millions de dollars

Les Palestiniens qui comptent sur la justice internationale dans leur conflit avec Israël ont perdu un premier combat devant un tribunal américain et reconnu mardi que les conséquences, au moins financières, pouvaient être désastreuses.

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Enquête après un attentat suicide à Beni Berak, en Israël, le 25 décembre 2003 – AFP/Yoav

Les Israéliens, pour leur part, ont salué comme une “victoire morale” le jugement de New York et la confirmation de “l’hypocrisie” de l’Autorité palestinienne et d’une partie de la communauté internationale.
La direction palestinienne a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel, en dénonçant une instrumentalisation de la justice américaine par des “factions de purs et durs opposés à la paix en Israël”.

33 MORTS ET 390 BLESSÉS

Un jury populaire new-yorkais a condamné lundi l’Autorité palestinienne et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à payer 218,5 millions de dollars aux familles de victimes de six attentats ayant fait 33 morts et 390 blessés entre 2002 et 2004 en Israël.
Ce montant devrait être automatiquement triplé en vertu des lois. antiterroristes américaines, portant le montant des dommages et intérêts à plus de 655 millions de dollars.
Parmi les victimes figuraient des Américains, dont les familles ont porté l’affaire devant une juridiction civile à New York.
Les jurés ont reconnu l’Autorité palestinienne et l’OLP, les deux grandes organisations représentatives des Palestiniens, responsables d’avoir soutenu ces attentats. Ces derniers avaient été perpétrés par des militants du mouvement islamiste Hamas ou des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti laïc du président Mahmoud Abbas et la principale force au sein de l’OLP.

L’AUTORITÉ PALESTINIENNE

VA -T – ELLE DEVOIR PAYER?

Pour l’Autorité palestinienne, préfiguration de l’État palestinien, le jugement peut faire très mal. Déjà chroniquement désargentée, elle est prise à la gorge depuis qu’Israël a cessé de lui reverser les revenus des taxes prélevées sur les marchandises destinées aux Palestiniens et transitant par Israël. Beaucoup, avant le jugement de New York, s’inquiétaient d’un écroulement de l’Autorité.
La direction palestinienne devra-t-elle ou non payer, malgré l’appel? Une avocate israélienne des familles de victimes a averti qu’elle remuerait ciel et terre pour forcer les Palestiniens à payer, en visant leurs biens aux États-Unis par exemple.
“Nous ne pouvons pas payer. Nous n’avons pas cet argent”, a répondu à Ramallah Hanan Ashrawi, dirigeante palestinienne. Elle s’est dite assurée que, dans la mesure où l’Autorité coopère avec la justice américaine, celle-ci ne s’en prendra pas aux avoirs palestiniens aux États-Unis.
Mais, a-t-elle admis, “cette décision arrive à un moment où l’Autorité se bat pour sa survie (…) Si elle s’effondre, cela aura des conséquences pour tout le monde”.
Le jugement de lundi a été rendu dans un climat de vives tensions entre Israéliens et Palestiniens.
La direction palestinienne est engagée dans une démarche d’internationalisation de sa cause et a annoncé en janvier son adhésion à la Cour pénale internationale (CPI). L’intention proclamée est de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre.
Cette initiative scandalise les Israéliens qui, en représailles, gèlent le versement des fonds dus à l’Autorité.

HYPOCRISIE PALESTINIENNE

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué le jugement new-yorkais comme la confirmation de l’hypocrisie palestinienne.

“Au lieu de tirer les leçons nécessaires, l’Autorité palestinienne a pris des mesures qui menacent la stabilité régionale telles que sa demande hypocrite d’adhésion à la Cour pénale internationale alors qu’elle est alliée au Hamas, une organisation terroriste”, a-t-il réagi.
Une partie de la communauté internationale a désapprouvé l’adhésion à la CPI en faisant valoir qu’elle compliquait la recherche de la paix. Des diplomates ont aussi mis en garde contre le risque qu’elle ne se retourne contre les Palestiniens, susceptibles d’être concernés eux aussi par les investigations.
AFP

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