Pourquoi Benjamin Netanyahou a-t-il dissous le parlement israélien ?

La décision de dissoudre le Parlement a été prise par esprit « de responsabilité en matière budgétaire » et dans l’intérêt de la Nation, a indiqué dans un communiqué le Likoud alors même que Netanyahou prétendait il n’y a pas encore un mois que dissoudre l’assemblée dans le contexte sécuritaire actuel du pays, était irresponsable. Alors pourquoi un tel revirement ?

Photo by Yonatan Sindel/Flash90

La première raison: Netanyahou est largement en tête de tous les sondages pour le prochain scrutin

Des législatives anticipées auront lieu le 9 avril prochain en Israël, c’est à dire dans trois mois et demi. Beaucoup d’événements peuvent bousculer l’échiquier politique d’ici là mais lors de ce prochain scrutin, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, au pouvoir depuis dix ans et même treize si on inclue les trois années entre 1996 et 99 durant lesquelles il a également dirigé le pays, est donné largement favori dans tous les sondages. Notamment celui publié mardi matin par Maariv et réalisé par l’institut Panels Politics qui lui attribue encore 30 sièges, le même nombre qu’il y a quatre ans, une performance pour un gouvernement israélien qui a presque terminé son mandat de quatre ans. D’autant que les intentions de votes de ce dernier sondage indiquent une dégringolade de la gauche avec le Camps Sioniste qui passerait de 24 sièges à 9 seulement, c’est dire à quel point la dernière déclaration d’Avi Gabbai (“Ces élections se joueront entre Benjamin Netanyahou et moi”) fait trembler l’actuel premier ministre. Bref Netanyahou se sent fort et presque intouchable malgré l’intention de se présenter de Benny Gantz qui bénéfice de 13 sièges dans ce sondage alors même qu’il n’a pas encore ouvert la bouche. La prochaine coalition souhaitée par Netanyahou (s’il remporte les prochaines élections) devrait s’élargir vers le centre et exclure les partis religieux comme en janvier 2013 car le premier ministre éprouve actuellement les plus grandes difficultés à faire voter une loi sur la conscription des ultra-orthodoxes juifs dans l’armée, à laquelle s’opposent les deux partis religieux de la majorité actuelle.. Un ralliement de Benny Gantz ou même du parti d’Orly Lévy-Abecassis n’est pas à exclure et pourrait permettre une coalition de près de 80 députés sans le Shaas et sans Yahadout Hatorah.

La seconde raison est judiciaire

Le Premier ministre est menacé d’être mis en examen pour corruption dans trois affaires, à la suite de recommandations de la police dans les trois affaires. En provoquant des élections anticipées, Netanyahou espère prendre de vitesse la justice et renforcer sa légitimité par une victoire électorale que tous les récents sondages lui prédisent. Il sait que le procureur général, Avichai Mandelblit, n’osera pas l’inculper après une victoire et il est peu probable qu’une mise en examen intervienne pendant la campagne comme ce fut le cas pour Francois Fillon lors des élections en France. On ne sait pas clairement combien de temps il faudra à Mandelblit pour prendre sa décision mais selon la chaîne Hadashot, le bureau du Procureur général ne statuera qu’à l’horizon de la mi-avril.

Source : tel-avivre

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