Pour la reconnaissance de la place d’Israël dans la Francophonie

C’est une décision souveraine de l’Etat d’Israël de candidater, mais c’est la responsabilité historique de la France de peser de tout son poids pour corriger cet affront.drapeau France-Israël

Le Français est une belle langue, parlée sur tous les continents par plus de 280 millions de personnes. Elle a été célébrée la semaine dernière, à l’occasion de la journée de la Francophonie.

Contrairement à ce que l’on entend trop souvent, le Français n’est pas une langue du passé, noyée sous les flots ravageurs d’une novlangue mondiale… Non, c’est une langue d’avenir: 750 millions d’êtres humains la parleront dans trente ans.

Le Français n’est pas qu’une langue. C’est avant tout ce lien qui rapproche des peuples autour de mêmes références culturelles, de mêmes valeurs. Au moment où la liberté d’expression est contestée avec force au cœur de nos démocraties, le Français reste la langue des Lumières, qui a érigé les libertés au rang de valeurs universelles pour tous les peuples.

Ce 20 mars, je me trouvais en Israël, pays francophone et francophile: plus de 20 % de la population israélienne parle français. Il suffit de se promener dans les rues de Tel-Aviv, sur ses plages, dans ses cafés, pour s’en rendre compte.

Cette place du Français est ancrée en Israël, et ne tient pas seulement à la présence de nombreux ressortissants français ou binationaux sur ce territoire. Elle est révélatrice des liens profonds qui existent entre ces deux pays et qu’un homme comme Shimon Pérès, francophone et francophile assumé, illustrait si bien. Le Français a toute sa place en Israël, il s’y déploie au quotidien.

Il s’y déploie d’abord par la Francophonie culturelle. Le cinéma français y est particulièrement populaire, comme le démontre à nouveau cette année le succès du festival du film français en Israël, où toute la richesse et la diversité de notre cinéma y sont représentées. Notre littérature et nos chanteurs s’exportent aussi – un grand nombre d’entre eux y font une halte durant leur tournée – et ont su toucher au cœur de nombreux Israéliens qui lisent les mêmes œuvres ou fredonnent les mêmes airs que nous.

Le Français est aussi une langue du monde économique. Une importante communauté d’affaires francophone y travaille, composée d’immigrants français, belges, canadiens, nord-africains.

Enfin, sur le plan institutionnel, Israël a favorisé le développement de coopérations avec des instances francophones, en particulier l’Agence universitaire de la Francophonie: l’École biblique et archéologique française de Jérusalem en est membre à part entière, tandis que le collège académique de Netanya et l’université Bar Ilan de Tel-Aviv en sont membres associés.

Le Français y est vivant et actif. Pourtant, alors qu’Israël compte quelques 700 000 francophones, alors que la place du Français en Israël y est largement supérieure à celle de plusieurs États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Israël ne fait toujours pas partie de cette institution. Toujours pas en effet ! Il y a eu de nombreux engagements, de nombreuses promesses. Mais toujours rien ! Rien, car toujours les mêmes blocages absurdes et insupportables : l’opposition unanime des pays arabes conduit à ce phénomène invraisemblable. Israël reste donc à la porte d’une institution qui a pourtant en son sein un pays comme le Qatar, où moins de 1% de la population parle le Français.

C’est une décision souveraine de l’Etat d’Israël de candidater, mais c’est la responsabilité historique de la France de peser de tout son poids pour corriger cet affront, et mettre un terme à cette fin de non-recevoir qui n’a que trop duré.

La Francophonie, c’est le partage et l’échange, cela ne doit jamais être l’excommunication. Il faut le redire avec force : Israël a toute sa place dans la francophonie. Il y va de la crédibilité et de l’avenir de la Francophonie, de la puissance de sa mission. Il y va de l’avenir des liens qui unissent la France et Israël. Il y va enfin du rayonnement de la France et de son message universel.

Benjamin Djiane
Candidat aux élections législatives dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger, adjoint au Maire PS du 3e arrondissement de Paris, ancien conseiller au cabinet de Manuel Valls à Matignon.

Source huffingtonpost

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2 Comments

  1. Je lis, trop souvent, sur Tribune Juive, les nombreuses dénonciations des nombreux ennemis d’Israël. Tout cela est nécessaire mais n’est pas très utile.
    Il est utile de montrer que l’intérêt de la France est de soutenir
    Israël. Cet excellent article et son sujet, la francophonie, indiquent clairement qu’Israël soutient notre culture et notre civilisation et que nos intérêts sont liés. La vertu permanente et l’indignation à vocation perpétuelle sont les ornements des vaincus. Les sionistes français devraient faire honneur aux combats de leurs grands aînés. Ainsi, l’UEJF ne s’est pas contentée de dénoncer les vices du BDS mais a fait son travail d’information dans les universités françaises (en Ile de France, le BDS n’était présent que dans le 93, vous l’aviez deviné).

  2. Tous les jours apporte sa nouvelle invraisemblable !
    Celle-ci je ne la connaissais pas : comment des pays arabes peuvent ils bloquer l’entrés d’Israël dans le groupe des pays francophones ?
    ” Charbonnier est maître chez lui “.
    La France est maîtresse chez elle (je le suppose) c’est à elle à entériner l’entrée d’Israël à la francophonie et basta de l’opinion des autres pays.
    Qu’en pense Bernard Pivot, Jean d’Ormesson, Fabrice Lucchini, Gérard Depardieu, etc…
    Leur opinion est certainement plus valable que celle du scribe qatari de service.

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