Mon incroyable Tel Aviv, par Alain Chouffan

Tel Aviv le jour, s’étale, s’étire, s’échauffe, s’ébat, s’ébroue, discute et débat sur tout pour un rien. Sur les plages de Gordon ou Frishman, prononcer les mots “Israël” et “Gaza” devant les “Tunes” de Paris, présents pour un mariage ou une Bar-Mitzva, est la garantie d’entrer dans un débat sans fin.

Tel Aviv le jour, transpire à flots sous les 38 degrés – c’est arrivé ! – mais la vie continue comme si de rien n’était.

Tel Aviv le jour, est un immense chantier. On innove. On crée. On refait les façades. On détruit les vieux immeubles. A chaque coin de rue, surgit un fragment de son passé, une fresque, un bâtiment des années 20 comme dans la rue Bialik.

Tel Aviv le jour, n’arrête pas de s’embellir. Construite au fil des vagues d’immigrations, inscrite au patrimoine de l’Unesco en 2003, elle veut entretenir les ruelles historiques de Neve Tzedek comme les Bauhaus de Dizengoff et de Rothschild.

Tel Aviv le jour, nous fait battre le cœur au rythme de l’actualité du même jour : la guerre de Gaza et la victoire de Netta Barzilai, l’héroïne de l’Eurovision.

Tel Aviv la nuit, grouille de monde. Bouillonne. Ne s’arrête jamais de vivre. N’importe où.

Tel Aviv la nuit, est la capitale de tous les excès. Celle qui ne dort jamais. Sauf les soirs de Shabbat ou l’on souffle un peu, en famille. Pour repartir le samedi soir.

Tel Aviv la nuit, se veut la ville de la fête alors qu’à Jérusalem, on prie ou on est censé prier . Bouillonnante, grouillante, effervescente, Tel Aviv est presque insouciante ! Elle a le feu aux trousses, au milieu d’une circulation infernale, rythmée par les feux rouges et d’embouteillages parfois à 4 heures du matin , à la sortie des boîtes de nuit !

Enfin, Tel Aviv la nuit, se gave de restaurants, de bars, et de musique. C’est le paradis de fêtards ! Et des veinards ! Quelques adresses :

Beit Romano

Beit Romano (9 Deresh,Jaffa). L’adresse la plus excitante de la ville. On y accède par une porte banale,. A l’intérieur, une immense cour; Le restaurant se trouve au 2e étage. La cohue. Noir de monde. On se bouscule pour entrer. Aux murs des affiches délavées de films, une musique à fond la caisse, deux platines vinyles, On y sert des assiettes froides, des pois chiches et des frites croquantes. Eyal Shani, le patron, est un génie culinaire, le chef emblématique de Tel Aviv. Déjà 4 restaurants (Ha’Salon, Port-Saïd, Abraxas et Miznon dont celui de Paris, en plein Marais (22 rue des Ecouffes) à son actif. Chez lui, le produit est roi. Et pas de chichis. On mange avec les doigts sur du carton ! C’est bon, ça dégouline, ça craque. Mais ça danse aussi, après dîner, sur les tables. Bref, on chante, on rit, on s’amuse !

Mais c’est sur le boulevard Rothschild, jalonné de petits kiosques-buvettes, qu’on trouve une série de bars et de restaurants incroyables. Le Jimmy Who (au 24), le Social Club (au 45), derrière Max Brenner, un peu en retrait. Presque une institution. Dans l’air du temps, ambiance feutrée et branchée, avec un goût de Manhattan, cuisine orientale et cocktails étonnants. Juste à côté, au 54, le boîte Alphabet, ou le client est averti par une pancarte qu’ici que “le harcèlement sexuel c’est tolérance zéro”. L’effet de l’affaire Harvey Weinstein !…

La Cantina ( au 71), au cadre unique, véritable institution à Tel Aviv, fréquenté par des people , des stars, et des intellectuels. C’est Joe qui vous accueillera avec un large sourire.

Le Speakeasy (au 24) un bar-lounge posé sur un toit-terrasse qui fait le buzz depuis son ouverture. Là aussi, quelque chose de Manhattan dans ce rooftop à l’ambiance chic et branchée.

Pour sortir de Rothschild, Le Shila (182 Ben Yehuda) ou régne le populaire et talentueux Sharon Cohen. Comptez une semaine pour avoir une place ! Le Popina ( à Neve Tzedek, 3 Ahad Ha’am), le Par Derrière (7 Bat Ami street) de David Aboukaïa sur 1500 m2, dans un jardin andalou.

“En quelques années, Tel Aviv est devenue un véritable spot pour les amateurs de gastronomie avec une réputation forgée à partir d’une alchimie unique. A chaque coin de rue, la tradition va côtoyer la modernité” écrit Lionel Choukroun dans la préface de l’excellent livre de Chloé Saada “Paris-Tel Aviv” (Édition Hachette cuisine) qui recense les bons restaurants de Tel Aviv.

Alain Chouffan

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