Les Etats-Unis ferment leur représentation diplomatique auprès des Palestiniens

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et ses positions très pro-israéliennes, les relations entre Washington et les dirigeants palestiniens se sont tellement dégradées que la fermeture de la représentation diplomatique des Etats-Unis auprès des Palestiniens ne devrait sur le terrain pas être un changement majeur.

Le drapeau américain flottant encore au-dessous de feu le consultat général des Etats-Unis à Jérusalem, lundi 4 mars 2019. REUTERS/Ammar Awad

Après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017, les dirigeants palestiniens ont refusé de rencontrer les responsables américains. Et les rares programmes d’aide au développement des Etats-Unis qui avaient survécu à la brouille américano-palestinienne ont été interrompus par les Palestiniens fin janvier alors qu’entrait en vigueur aux Etats-Unis « l’Anti-Terrorism Clarification Act », une loi qui les rendaient passibles de poursuites judiciaires s’ils continuaient à percevoir des financements américains.

« Unité pour les affaires palestiniennes »

Officiellement, les contacts entre l’Autorité palestinienne et l’administration Trump ont donc déjà été coupés et les relations réduites comme une peau de chagrin. Mais désormais, les Etats-Unis n’auront même plus de représentation diplomatique chargée des relations avec les Palestiniens. La consule générale, arrivée l’été dernier uniquement, a été rappelée et ne sera pas remplacée.

L’équipe du consulat général qui, jusque-là, rendait compte directement au département d’Etat, est désormais rabaissée au rang d’unité « pour les affaires palestiniennes » au sein de l’ambassade des Etats-Unis en Israël. C’est donc l’ambassadeur David Friedman qui décidera des informations à faire remonter au département d’Etat.

Après 175 ans d’existence, la fermeture du consulat américain à Jérusalem est justifiée par le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo par « un souci d’efficacité ». Lors de l’annonce de cette décision en octobre dernier, il avait assuré que « cela ne signale pas un changement de politique américaine à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza ». Mais les observateurs y voient tout de même un message fort.

Les assurances américaines n’ont pas convaincu les dirigeants palestiniens qui y voient un acte hostile de la part de Washington.

Malgré l’absence revendiquée de relations actuelles avec l’administration Trump, ils ont vivement réagi à cette fermeture. Hanane Ashraoui, l’une des dirigeantes de l’Organisation de libération de la Palestine, dénonce « un assaut politique sur l’identité et les droits des Palestiniens ». Saëb Erakat, le négociateur en chef palestinien, y voit « le dernier clou enfoncé dans le cercueil » du rôle historique de médiateur joué par les Etats-Unis. Un rôle que les dirigeants palestiniens rejettent depuis la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.

RFI Guilhem Delteil

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