Le prix à payer.. pour Israël, par Maxime Perez

En Cisjordanie, de jeunes juifs irréductibles, sans respect pour la loi, sen prennent aux Palestiniens et aux soldats de Tsahal avec presqu’autant d’acharnement.
 En plus denterrer tout rêve de coexistence, ils attisent un climat de haine particulièrement néfaste pour Israël.

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Le pire a été évité de justesse, mardi, dans les environs de Naplouse. Furieux de s’être vu confisquer un terrain agricole acquis illégalement à Esh Kodesh – un avant-poste regroupant une trentaine de familles -, de jeunes juifs ont mené la vendetta contre les champs d’oliviers du village palestinien de Qusra. Mais l’expédition punitive a mal tourné. Vite repérés, les apprentis-justiciers sont passés à tabac, puis emmenés dans une maison en chantier de la localité. Les paysans palestiniens crient au sacrilège, mais finissent par remettre leurs prisonniers aux forces de Tsahal, immédiatement dépêchés sur zone. « Il y aurait pu avoir dix Gilad Shalit », s’exclame l’un d’entre eux. Son avertissement est repris en grand titre par la presse israélienne.
Levée de boucliers au sein du gouvernement, embarrassé par ce phénomène que le ministre de la défense, Moshé Yahalon, n’hésite plus à qualifier de « terrorisme ». Le conseil des implantations de Judée-Samarie (Yesha) est aussi conscient du dommage que provoquent ces actes à répétition, condamnés du reste par les principaux rabbins de la mouvance sioniste-religieuse qui les jugent « contraires aux valeurs du Judaïsme ». Loin de se remettre en cause, les coupables considèrent qu’il s’agit du « Prix à payer » (Tag Mekhir, en hébreu) pour chaque concession faite aux Palestiniens, une politique de représailles systématiques. Œil pour œil, dent pour dent, mais sans discernement… et sans limite.
Ils appartiennent au mouvement de la « Jeunesse des collines », apparu dans le sillage du retrait de la bande de Gaza en juillet 2005. Profondément marqués par l’expulsion forcée des 8.000 habitants du Goush Katif, des jeunes ultra-radicaux se mettent en tête d’empêcher coûte que coûte qu’une telle action unilatérale se répète en Cisjordanie. Leur méthode : faire payer le moindre démantèlement d’avant-poste, de caravane ou pousse de terre, du moindre caillou marquant la présence juive sur les terres bibliques de Judée-Samarie. Ils s’illustrent aussi par leur mode de vie en autarcie, rejetant tout contact avec le monde extérieur « corrompu ».
Leur première bataille symbolique s’est déroulée dans l’avant-poste d’Amona, en 2006, où plusieurs centaines de jeunes résistèrent de longues heures aux assauts de la police israélienne, ou plus récemment à Migron, considérée alors comme la plus importante implantation sauvage de Cisjordanie. Mais chaque litige juridique autour d’une bâtisse, à Hébron en particulier, est une ligne de front et leur offre une nouvelles raison d’exister et d’agir. Leurs actes de vandalisme visent tantôt des terrains agricoles palestiniens, tantôt leurs voitures et même des mosquées recouvertes d’inscriptions injurieuses
 
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Mais ces zélotes des temps modernes ont franchi une ligne rouge en s’attaquant de façon presque systématique à leurs protecteurs, les soldats de Tsahal. On ne compte plus les incidents où ces derniers se font insulter, attaquer à coups de pierres et voient leurs véhicules sabotés, comme celui d’un des commandants de la région, jeudi matin. Le gouvernement entend sévir, mais la plupart de ces jeunes échappent très souvent à une arrestation prolongée et peu sont condamnés par la justice. Leurs actions haineuses n’arrangent pas le capital de sympathie des habitants juifs de Cisjordanie, ni auprès des Palestiniens et encore moins auprès de l’opinion publique israélienne qui, en cas d’accord de paix, sera probablement amenée à décider de leur sort.
Maxime Perez
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