Israël tend la main à l’Amérique latine

À la recherche de nouveaux alliés, Benjamin Netanyahu a entamé une tournée historique dans la région. Après Buenos Aires, il se rendra à Bogota, puis Mexico.

C’est une première pour un chef de gouvernement israélien en exercice. L’Argentine, la Colombie et le Mexique sont à l’agenda de Benjamin Netanyahu cette semaine. Soucieux de former de nouvelles alliances, le Premier ministre de l’Etat hébreu a démarré cette tournée latino-américaine inédite par une étape de deux jours à Buenos Aires.

Une importante communauté juive

Étape particulièrement symbolique, puisque l’Argentine regroupe la plus importante – on l’estime à 300.000 membres – communauté juive d’Amérique latine. Cette dernière fut dans les années 1990 la cible de deux attentats, contre l’ambassade d’Israël en 1992 puis contre la mutuelle juive Amia en 1994 , qui firent au total 114 morts. C’est sur les lieux de ces attaques à Buenos Aires que Benjamin Netanyahu a tenu à commencer sa visite, dans un cadre extrêmement sécurisé.

Dégradation des relations sous Kirchner

« La venue du Premier ministre est un symbole fort dans un contexte de net réchauffement des relations entre Israël et l’Argentine », explique Daniel Blinder, professeur de relations internationales à l’Université de Buenos Aires. Israël a longtemps reproché à la justice argentine sa lenteur dans l’enquête sur  l’attentat de 1994 contre l’Amia .

La situation s’est dégradée en 2013, lorsque l’ex-présidente Cristina Kirchner (2007 – 2015) a passé, à la stupéfaction d’Israël, un accord d’échange d’informations avec l’Iran, dont les principaux suspects de l’attentat sont originaires. Enfin en 2015, Alberto Nisman, procureur chargé de l’enquête,  a accusé l’ex-présidente argentine d’avoir protégé les auteurs de l’attentat , avant d’être retrouvé mort quelques jours plus tard. Les circonstances de son décès n’ont toujours pas été éclaircies.

Quatre accords signés

L’arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, en décembre 2015, change la donne. Le président argentin (centre-droit), qui a promis de « rendre justice » à Alberto Nisman et de faire toute la lumière sur l’attentat contre l’Amia, manifeste sa volonté d’approfondir les relations avec l’Etat hébreu.

Ce mardi à Buenos Aires, Mauricio Macri et Benyamin Netanyahou, qui avaient déjà affiché leur proximité lors de sommets internationaux, ont signé quatre accords, notamment en matière de sécurité intérieure. « Israël, qui est critiquée et isolée dans sa région, cherche à renforcer ses alliances diplomatiques et économiques avec des pays émergents comme l’Argentine », explique Daniel Blinder. De son côté, Mauricio Macri espère ouvrir de nouvelles opportunités commerciales, notamment en approfondissant l’accord de libre-échange signé en 2007 entre Israël et le Mercosur, le Marché commun du Sud.

Source lesechos

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