“IF”, de Rudyard Kipling, récité par Sir Michael Caine. Sarah Cattan

Rudyard Kipling

L’écrivain britannique Rudyard Kipling est connu pour ses ouvrages pour la jeunesse et pour ses poèmes. Henri James écrivit à son sujet : « Kipling me touche personnellement, comme l’homme de génie le plus complet que j’aie jamais connu. »

Pour rappel, Kipling est le premier auteur de langue anglaise à recevoir en 1907 le Prix Nobel de littérature, et le plus jeune à l’avoir reçu.

La controverse au sujet des préjugés et du militarisme qui seraient présents dans son œuvre a traversé tout le XXe siècle, et George Orwell l’a qualifié de « prophète de l’impérialisme britannique », selon l’expression de George Orwell.

Aujourd’hui, c’est l’acteur Mickael Caine qui récite “IF”, le célèbre “Tu seras un Homme, mon fils”, écrit en 1909 par Kipling et traduit de l’anglais par André Maurois en 1918.


If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise:

If you can dream —and not make dreams your master
If you can think —and not make thoughts your aim
If you can meet Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build’em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: “Hold on!”

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings —nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds’ worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And —which is more— you’ll be a Man, my son!


Si… Tu seras un homme, mon fils

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaitre,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.


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7 Comments

  1. A Tribune Juive les auteurs et les autrices sont bénévoles ! IF de Rudyard Kipling en anglais puis en français rafraîchit nos souvenirs et ceux qui ne veulent pas le lire ont tout loisir de passer à un autre texte !
    Bonne journée !

  2. Vous vouliez quoi? Que je le paraphrasasse, le poème de Kipling?
    Que je vous en fisse un commentaire?
    Mon propos était d’offrir à certains quelques secondes de poésie.
    Relisez Kessel, mon bon ami, résumé par Serge Hajdenberg.
    Ou allez calmer vos aigreurs de toute autre façon.

    • Aigreurs ? J’ai rarement vu un commentaire plus chargé d’aigreurs que le vôtre ci-dessus.

      A votre question : « Vous vouliez quoi? », c’est simple : que vous écriviez qqc. Que ce soit de votre plume et de votre responsabilité ; au lieu de copier-coller.

      Mais j’ai peut-être eu tort de le vouloir. Toutes choses pesées, vous devriez continuer à copier-coller.

  3. Enfin, ce serait encore plus intéressant et déontologique de préciser que la traduction n’est pas complètement fidèle au texte et que vous choisi de reprendre la réécriture d’André Maurois, admirablement chantée par Lavilliers.

  4. Bonjour, qu’est-ce qui vous chatouille? Et pourquoi? Personnellement, j’apprécie beaucoup la pédagogie et les connaissances que madame Sarah Cattan partage. Merci à vous madame Catan.

  5. Il y a , chère Levana, et vous le savez, plusieurs traductions.
    Oui la bonne idée !
    Je prendrai le temps de rajouter l’interprétation de Lavilliers: merci!

  6. Kipling reste un écrivain considérable: les sceptiques peuvent commencer par KIPPS, pour les romans et PLAIN TALES FROM THE HILLS, pour les nouvelles, ils deviendront vite des amateurs.
    L’impérialisme, la xénophobie et l’antisémitisme régnaient et se poursuivent encore chez Agatha Christie.
    Je ne vois que le génie de P.G. Wodehouse délivré de la xénophobie et de l’antisémitisme, avant même de vivre pratiquement aux Etats Unis, et les nombreux personnages de femmes dynamiques écartent tout soupçon de misogynie.
    La Grande Bretagne avait connu une longue période de persécution des catholiques, que les réformés français oublient souvent quand ils célèbrent leur propre vertu. Dans le camp catholique, Waugh représenta le génie littéraire, avec tous les vices moraux habituels des Anglicans.

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