Coup de chaud à la frontière entre Israël et Gaza

Ce regain de tension coïncide avec la mise au jour, pour la deuxième fois en moins d’un mois, d’un tunnel percé près de 30 m sous la bande de Gaza et débouchant de l’autre côté de la « barrière de sécurité ».

Sderot - 2014 / Credit idf.fr
Sderot – 2014 / Credit idf.fr

Le calme qui prévalait depuis la guerre de l’été 2014 le long de la frontière entre l’État hébreu et la bande de Gaza semble soudain bien fragile. Pour le troisième jour consécutif, des militaires israéliens déployés à la lisière de l’enclave ont essuyé jeudi après-midi des tirs d’obus de mortier qui n’ont pas fait de blessés. Leur hiérarchie soupçonne la branche armée du Hamas de vouloir ainsi interrompre les travaux engagés pour mettre au jour ses tunnels offensifs. Tsahal a répliqué à ces attaques par des tirs de chars, qui ont tué une Palestinienne, ainsi que par des frappes aériennes contre treize positions du mouvement islamiste, lors desquelles quatre Palestiniens ont été blessés. Ce regain de tension coïncide avec la mise au jour, pour la deuxième fois en moins d’un mois, d’un ouvrage sous-terrain percé près de 30 mètres sous la bande de Gaza et débouchant de l’autre côté de la «barrière de sécurité».

Le Hamas, durement touché durant l’Opération bordure protectrice et asphyxié par le blocus qu’imposent Israël et l’Égypte à la bande de Gaza, veillait depuis le cessez-le-feu à maintenir le calme le long de la frontière. Malgré quelques tirs de roquettes par des groupuscules salafistes, les derniers mois furent ainsi régulièrement décrits comme les plus paisibles depuis de nombreuses années. Mais la récente intensification des recherches menées par l’armée israélienne afin de localiser et de détruire les tunnels du mouvement islamiste semble avoir changé la donne. «Les hauts responsables militaires du Hamas réalisent que leur mise au jour n’est qu’une question de temps, et qu’ils risquent de perdre leur principal atout stratégique dans la perspective d’une prochaine guerre», écrit Yossi Yehoshua dans le quotidien Yedioth Ahronoth.

Douches, aires de repos et
de restauration dans les tunnels

Mardi soir, c’est dans ce contexte qu’un sniper posté à l’est de la ville de Gaza a ouvert le feu sur des engins israéliens déployés, côté palestinien, à proximité de la frontière. Cet incident a été suivi, mercredi, par plusieurs tirs d’obus de mortier contre d’autres forces positionnées plus au sud. Les brigades Ezzeddine al-Qassam (la branche armée du Hamas) ont semblé justifier ces attaques en dénonçant une «incursion ennemie». Moussa Abou Marzouk, l’un des principaux dirigeants du mouvement, a pour sa part accusé l’armée israélienne de s’être aventuré au-delà de la «zone tampon» de 100 m qui borde de la frontière, et où une règle non écrite du cessez-le-feu l’autorise à circuler. «Les Israéliens cherchent à imposer un nouveau fait accompli dans cette zone, a-t-il affirmé, si bien que les combattants de la Résistance ont dû s’opposer à eux par la force.»

Le major Arye Shalicar, adjoint au porte-parole de Tsahal, conteste de son côté toute violation du «code de voisinage». «Les dirigeants du Hamas sont nerveux car ils voient bien que nous sommes déterminés à trouver leurs tunnels, estime-t-il, et c’est sans doute pour cette raison qu’ils ont changé de tactique en décidant de tirer sur nos forces. Mais ces attaques ne nous dissuaderont pas de tout faire pour protéger les habitants des localités israéliennes situées le long de la frontière.»

Dans le courant de l’après-midi, les services israéliens de renseignements ont par ailleurs annoncé l’arrestation récente d’un membre des brigades Ezzedine al-Qassam qui aurait accepté de livrer de précieux renseignements. «Il a localisé plusieurs sites de forage, dévoilé le vaste réseau de tunnels que le Hamas a construit pour transporter ses terroristes, et précisé que ces ouvrages comportent des douches, des aires de repos et même des lieux de restauration», résume le Shin Beth dans un communiqué.

Après 48 heures de guerre des nerfs et d’escarmouches, les deux parties ont réaffirmé jeudi leur refus de s’engager dans une escalade, mais les tentatives de médiation prêtées à l’Égypte et au Qatar demandaient encore à aboutir. Selon le quotidien Israel Hayom, réputé proche du premier ministre israélien, «l’heure de la prochaine guerre n’est pas encore venue, mais il ne faut pas s’y tromper. Nous sommes engagés dans une dynamique négative, le niveau de suspicion augmente à grande vitesse et il n’est pas besoin d’être fin météorologue pour affirmer que l’été sera chaud dans le sud d’Israël.»

Source lefigaro.fr

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