À Marseille, une lecture de la Torah par une femme suscite l’indignation

Le grand rabbinat de Marseille a protesté contre la lecture de la Torah par des femmes lors du shabbat, au cours d’un office dirigée par des hommes.

Samedi 24 juin, un shabbat était organisé au centre culturel juif Fleg de Marseille (Bouche-du-Rhône), avec lecture de la paracha (section de la Bible hébraïque) par des femmes, au cours d’un office dirigé par des hommes. Cet événement, organisé pour la première fois à Marseille conjointement par le Centre Fleg, la Bibliothèque Juive de Marseille et le groupe LectureSefer, mais qui a déjà eu lieu ailleurs en France, a suscité l’opposition du grand rabbinat de Marseille. Celui-ci a diffusé un communiqué jeudi 22 juin, expliquant que « la lecture de la paracha par une femme, dans le cadre d’un office religieux du shabbat, n’est pas autorisée selon la halakha . »

« Tous les fidèles nous interpellent sur ce projet qui les offusque et qui tout simplement ne se fait pas », ajoute le communiqué. « Ce genre de manifestation dans le passé (et dans d’autres contrées que la nôtre) n’a engendré que malheurs et détresse », explique pour sa part le rav Shmouel Melloul, responsables des affaires juridiques du grand rabbinat de Marseille.

«Trouver aux femmes une place dans la liturgie synagogale»

Pour Liliane Vana, talmudiste et spécialiste en droit hébraïque, fondatrice du groupe LectureSefer, qui se situe dans le courant orthodoxe du judaïsme, une telle initiative est tout à fait conforme à la loi juive, même si elle bouscule certaines coutumes établies.

« Il s’agit, conformément à la loi juive, de trouver aux femmes une place dans la liturgie synagogale et dans l’espace synagogale », explique-t-elle. Pour ce faire, lors du shabbat de samedi à Marseille, les hommes et femmes étaient assis parallèlement mais séparés par un rideau. « D’après le Talmud, les femmes peuvent monter à la Torah, souligne-t-elle. Quant à la séparation hommes-femmes, elle n’existait pas dans le Temple, ni dans les synagogues des premiers siècles. Elle s’est installée petit à petit. »

« Les rabbins ont voulu clarifier les choses », défend Michel Cohen-Tenoudji, président du Consistoire israélite de Marseille. Pour lui, la lecture de la paracha par les femmes n’est « pas interdite, mais pas recommandée », car elle implique « une mixité qui ne serait pas bonne non pas pour les femmes mais pour les hommes. » « Mais il est vrai que les femmes ont aussi un besoin spirituel auquel nous ne répondons peut être pas de manière suffisante, ajoute-t-il. Nous allons voir comment nous pouvons répondre à cette demande. »

En France, dans le courant juif orthodoxe, la Torah n’est jamais lue par des femmes lors des offices consistoriaux « Mais aux États-Unis, au Canada, en Israël, cela se fait, conformément à la loi juive, depuis 40 ans, insiste Liliane Vana. Ailleurs qu’en France, il existe dans le monde orthodoxe des femmes rabbins, avocates dans des tribunaux rabbiniques, dans la Commission qui élit les grands rabbins de l’État d’Israël… »

En revanche, dans le courant juif libéral français, « l’égalité est totale, souligne le rabbin Delphine Horvilleur. Il n’y a aucune différence dans ce que nous sommes habilités à faire dans le rite, chacun avec nos spécificités d’hommes et de femmes. »

Source lacroix

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

2 Comments

  1. Toute cette bande de Liliane Vana et consorts font le malin en voulant montrant leur engagement.
    Dès qu’on les sollicite pour des opérations de Hessed, veiller les morts ou accompagner les familles dans le deuil, ou rendre viste aux endeuillés, ils sont tous aux abonnés absents;
    Ce sont des narcissiques qui ne vveulent qu’une chose : c’est qu’on parle d’eux. Où est le Hessed authentique ?
    C’est bien beau de vouloir lire la Torah en mode provocatif ?
    Où est l’essentiel ?

    • Bonjour Meir,
      Nous connaissons nous ? J’ai participé à la lecture de Marseille, je fais partie de cette “bande”. Vous dites que nous ne faisons pas de “Hessed authentique”, comment le savez-vous ? Nous connaissez-vous ? Si vous nous connaissiez un minimum, vous ne diriez pas ça.
      Shabbat shalom.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*