Une hirondelle ne fait pas le printemps mais tout de même, par Raphaël Nisand

Un incident récent  crée une étincelle de paix israélo-palestinienne. La semaine dernière deux soldats israéliens, un homme et une femme se sont trompés de chemin et sont entrés par erreur dans Jénine ville gérée par l’autorité palestinienne.


Les deux soldats ont été immédiatement pris à partie par une centaine de personnes qui ont commencé à les lyncher. L’issue de cette affaire ne faisait pas de doute. La rue palestinienne comme on dit est d’une brutalité inouïe.
 La dernière fois que deux soldats se sont ainsi perdus dans les rue de Ramallah la capitale de l’autorité palestinienne, ils avaient été mis à mort par une populace endiablée qui avait au surplus filmé ses exploits et les caméras du monde entier avaient alors vu un homme ensanglanté mais vivant réfugié dans un commissariat de police jeté par la fenêtre par la foule et de nombreux hommes trempant leurs mains dans le sang des soldats tués en les levant en signe de triomphe.

Les accords de coopération sécuritaire israélo-palestiniens qui font obligation à l’autorité palestinienne d’empêcher de tels faits avaient été alors foulés aux pieds et aucune sanction n’avait été prise contre les policiers palestiniens qui avaient contribué au massacre. Il faut savoir aussi qu’on peut facilement se perdre en Cisjordanie tant Israël et la Cisjordanie sont des petits pays qui font en superficie à peu près la moitié de la Suisse.

Les gens connaissent peu cette contrainte et imaginent parfois qu’Israël est un grand pays alors que géographiquement c’est une terre minuscule. 
Toujours est-il que la semaine dernière à l’inverse de ce qui s’était passé à Ramallah la police palestinienne est cette fois-ci intervenue pour sauver les soldats qui avaient été déjà blessés par la foule.

La police palestinienne les a sortis vivants du lynchage et les a restitués vivants à Israël avec même leurs armes de service qui avaient été volées. Depuis lors la police palestinienne et l’autorité Palestinienne font d’ailleurs l’objet de menaces et d’une campagne de haine sur les réseaux sociaux palestiniens, campagne orchestrée évidemment par le hamas.

L’autorité palestinienne est traitée de collabo par les islamistes. Ainsi donc on le voit les palestiniens  commencent par être divisés sur l’avenir de la Palestine et sur la question de la paix.
Certains palestiniens veulent la paix et ne considèrent plus automatiquement tout juif leur tombant entre les mains comme une bête à tuer.

Les Palestiniens vivants en Cisjordanie connaissent une époque de prospérité économique proprement incroyable. Les centres commerciaux flambant neufs fleurissent. Des cinémas ouvrent malgré la pression islamiste et la quasi-totalité des palestiniens de Cisjordanie peuvent goûter à cette paix et à cette prospérité que ne connaissent aucun des peuples voisins au Liban, en Syrie, en Jordanie et encore moins à Gaza.

La Cisjordanie ne sert pas contrairement à Gaza de plate forme pour l’envoi de roquettes et autres engins meurtriers sur Israël. D’ailleurs il ne vaut mieux pas puisque entre la Cisjordanie et la mer, le territoire Israëlien est large de moins de 20 kilomètres à certains endroits.  L’autorité palestinienne se montre d’ores et déjà pacifique en ce sens. Les attaques terroristes qui continuent à provenir de Cisjordanie sont à présent le fait du hamas comme l’a été au mois de janvier l’assassinat du rabbin Raziel Shevah devant l’implantation juive de Havat Gilad. Son assassin qui a été tué depuis, un nommé Jarrar était le neveu du fondateur du hamas en Cisjordanie.

Que l’autorité palestinienne assume à présent pour la premières fois sa responsabilité sécuritaire en protégeant des soldats israéliens est donc une très bonne nouvelle pour la paix et la stabilité de la région.
Alors certes il y aura encore beaucoup de travail à faire de part et d’autre, il faudra que l’autorité palestinienne se résolve à cesser d’enseigner la haine dans les écoles qu’elle contrôle et il faudra du côté israélien se résigner à des concessions nécessairement douloureuses pour permettre la solution à deux états.
Mais l’esquisse de cette cohabitation de deux états s’est bel et bien produite dans l’incident de Jénine la semaine dernière.

Raphaël NISAND

Président d’honneur de la LICRA Bas-Rhin
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg
Avocat du BNVCA

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