Donald Trump va reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël

Le président va ordonner ce mercredi de commencer le transfert de l’ambassade américaine dans la Ville sainte. Une simple « affirmation de la réalité », tempèrent ses conseillers.
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La Maison-Blanche a confirmé mardi soir la teneur de la décision qui sera rendue publique ce mercredi. Lors d’un discours prévu vers 13 heures à Washington (20 heures au Proche-Orient), Donald Trump va annoncer que les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme la capitale d’Israël. «C’est une simple affirmation de la réalité, à la fois historique et contemporaine», fait valoir un conseiller du président.

Dans la foulée, Donald Trump va ordonner au département d’État de commencer les préparatifs en vue du déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers la Ville sainte. Cela ne pouvant se faire «du jour au lendemain», il va signer la dérogation («waiver») à la loi de 1995 conditionnant ce transfert aux impératifs de sécurité nationale. Ses trois prédécesseurs avaient invoqué cette clause tous les six mois. Trump estime que leur prudence n’a rien produit. «Nous reconnaissons que c’est un sujet sensible, dit-on à la Maison-Blanche, mais il ne va pas être réglé en ignorant une simple vérité».

Cela posé, les conseillers du président s’emploient à minimiser l’impact d’une mesure perçue comme partiale et préjugeant de l’issue du processus de paix – actuellement au point mort. Jérusalem est aussi revendiquée comme capitale de leur futur État par les Palestiniens, son statut devant être défini directement entre les parties. «La décision (américaine) n’affecte pas les questions qui restent à négocier, affirme un membre du Conseil de sécurité nationale. Nous reconnaissons que les limites géographiques (de la «capitale» israélienne) sont sujettes à discussions. Et nous ne touchons pas au statu quo sur les Lieux saints. Nous laissons un espace aux Palestiniens pour avancer».

«Cela concrétise une promesse majeure de la campagne»

Les conseillers et diplomates mobilisés mardi pour présenter la décision peinent à expliquer ce que doivent y gagner les intérêts américains dans la région. «Cela concrétise une promesse majeure de la campagne», rappelle l’un d’eux. «Le jugement du président est que c’est le bon moment», dit un autre. «On a essayé pendant 22 ans de nier les faits, reconnaître la réalité constitue un changement important», insiste un troisième. Ils admettent cependant qu’un «robuste plan de sécurité» a dû être actionné «pour protéger nos citoyens et nos ambassades au Moyen-Orient».

Donald Trump n’a pas tenu compte des mises en garde que lui ont adressé ces derniers jours les dirigeants arabes et européens, y compris Emmanuel Macron. «Tous ceux à qui nous avons parlé veulent rester impliqués dans le processus de paix, assurent ses conseillers. Nous n’attendons pas de rupture de la part d’une des parties ou d’un des facilitateurs». Washington se dit mollement favorable à une solution à deux États, «si c’est la décision» des intéressés. Alternativement, un plan apparemment concocté entre Américains et Saoudiens ne leur accorderait qu’une souveraineté limitée sur un territoire morcelé excluant Jérusalem.

Pour calmer le jeu, l’administration américaine promet de prendre son temps. «Aucune ambassade où que ce soit dans le monde ne peut être construite en moins de trois ou quatre ans», souligne un diplomate. La nécessité d’accommoder un millier de fonctionnaires et de respecter des contraintes de sécurité «exclut de simplement poser une plaque marquée ambassade» sur le Consulat général à Jérusalem, l’actuelle représentation auprès des Palestiniens.

Une autre consigne de Trump est d’effectuer le transfert «à un coût minimal pour les contribuables américains». Il s’apprête donc à signer la même dérogation tous les six mois jusqu’à la fin de son mandat, «à moins que le Congrès change la loi», ce qui ne serait pas sans ironie.

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