Du chaos à la barbarie et Comment en sortir. Maxime Tandonnet

Maxime Tandonnet

Après la tragédie de la préfecture de police de Paris, une question mériterait d’être posée : comment un natif de Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique, un département aussi emblématique du patriotisme français, peut-il soudain basculer dans le fanatisme sanguinaire. La nature, paraît-il, a horreur du vide. Quel néant, quel nihilisme, la chute dans l’islamisme radical vient-elle combler?

Les Français ont le sentiment, d’année en année, que le pays fait peu à peu naufrage dans une sorte de chaos politique, social et éducatif. Les sources de ce désordre se situent au plan culturel. L’anomie, ou la perte des repères traditionnels, est au cœur de ce processus.

L’État, la nation ? Qu’en reste-t-il au-delà des gesticulations, coups de menton et bravades stériles ?

L’État, la nation ? Qu’en reste-t-il au-delà des gesticulations, coups de menton et bravades stériles ? Le pays est comme livré à lui-même, privé de la protection du Leviathan de Hobbes, censé mettre fin à la guerre de tous contre tous. En matière de régulation des migrations et de contrôle des frontières, le sentiment dominant est que plus personne ne maîtrise rien en Europe et les passeurs esclavagistes imposent leur loi aux États réduits à l’impuissance. Par ailleurs, la violence quotidienne -coups, insultes, vols avec violence, cambriolages, agressions sexuelles, voire meurtres- se banalise depuis des décennies au point que nul n’en parle plus désormais.

L’école ? Elle connaît une crise sans précédent qui s’exprime dans la généralisation des agressions envers les professeurs. Les études soulignent un effondrement du niveau scolaire qui touche tous les enseignements, autant l’orthographe que les mathématiques. L’école est aussi le lieu privilégié de l’hypocrisie française. La politique de nivellement par le bas, sous couvert d’égalitarisme, se traduit par la neutralisation des examens (le bac) et la suppression des concours (Science po). Or le saccage de l’éducation nationale n’empêchera jamais la bourgeoisie privilégiée de se « reproduire » en fermant les yeux sur la tragédie des collèges, lycées et universités de banlieue.

La solidarité ?

La solidarité ? Dans un pays qui, malgré des dépenses sociales gigantesques , compte 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, des banlieues urbaines en proie au chômage de masse, à l’échec scolaire et aux trafics,et  plus de 4 millions de mal logés ?

La famille ? La conception classique de la famille se disloque alors que la loi est en train d’inventer, de produire l’enfant sans père.

La politique ? La vie publique nationale, relatée par les médias, est devenue emblématique du pire de la société française : principe d’irresponsabilité couvrant les pires échecs et comportements indignes, culte narcissique de la personnalité, copinage Elle donne le sentiment tragique d’un clan obsédé par la perpétuation de ses prébendes, au service exclusif de ses intérêts matériels et de vanité.

La France n’est probablement pas isolée dans cette crise de l’identité politique qui touche le monde occidental, y compris les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. Pourtant, elle est probablement la plus touchée. Le fanatisme, la violence sanguinaire, le terrorisme islamiste, sont les fruits de déviances individuelles, d’influences extérieures, mais aussi de la montée du chaos nihiliste au sein du pays et de la perte des repères d’une société.

Une seule question devrait se poser aujourd’hui : comment essayer d’en sortir ?

Une seule question devrait se poser aujourd’hui : comment essayer d’en sortir ? Quelle entreprise de renouveau permettra d’offrir une autre alternative aux générations futures que le chaos nihiliste et ses conséquences tragiques?

De fait, il existe deux voies possibles. La première est celle de l’illusion. Elle consiste à tout attendre de la figure du chef de l’Etat tout puissant – l’actuel ou tout autre, de l’extrême gauche à l’extrême droite – qui voile la désintégration en profondeur de la nation et de ses valeurs. La seconde est celle du retour à l’ordre républicain, au sens de la res publica, la chose publique, une prise de conscience générale de la marche à l’abîme et l’émergence d’un groupe d’hommes et de femmes désintéressés pour eux-mêmes, déterminés, par la voie démocratique, à inverser la tendance et à engager la France dans une autre direction.

Source: Le Figaro du 9 octobre 2019

Maxime Tandonnet: Mon blog personnel

Maxime Tandonnet est essayiste et Haut Fonctionnaire français

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

1 Comment

  1. En fait, vu l’état actuel, le monde a déjà largement dépassé le point de non retour. Pour s’en sortir, il n’existe plus qu’une seule voie, La FOI. En effet, dans la Bible, Jésus a annoncé tout ce qui reste à vivre pour l’humanité, à partir de nos jours, à savoir, dans l’ordre : justement ce chaos dont vous faites état et dans lequel nous nous enfonçons inexorablement sur toile de fond de violence et de barbarie qui, à son point culminant, amènera sur la scène internationale l’homme de toutes les solutions, appelé dans la Bible notamment « l’homme de péché » ou Antichrist, que la planète accueillera à bras ouverts comme le sauveur du monde. En fait, il sera le faux Messie qui, à la fin de SON temps, sera démasqué par les vrais Juifs pieux, ce qui le conduira avec les nations contre Israël qui passera alors par le temps appelé « l’angoisse de Jacob » au cours de la colère divine planétaire. Puis ce sera le retour visible en gloire de Jésus avec les siens pour combattre les nations en Israël, et sauver le RESTE d’Israël… Ensuite établissement du règne messianique de mille ans sur la terre…

    Or, dans le temps de l’Antichrist, au début, quand tout paraîtra calme, et tranquille, et quand Israël pensera que tout va bien désormais pour lui, et donc qu’il se leurrera, voici ce que Jésus dit à ses disciples à ce sujet : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : IL EN SERA DE MÊME A L’AVENEMENT DU FILS DE L’HOMME. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera PRIS et l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera PRISE et l’autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra vous prendre. (…) C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. (Evangile de Levi-Matthieu 24, 36-44) Il s’agit ici de l’ENLEVEMENT en vue de la préservation de la colère divine de ceux qui appartiennent au Seigneur (Juif et non-Juifs). Beaucoup de passages bibliques à ce sujet dans les Evangiles, les Epîtres (1 Thessaloniciens 4, 17 ; 1 Corinthiens 15, 52 etc.).

    Alors comment s’en sortir ? Par l’ENLEVEMENT promis par Jésus. C’est la voie de la FOI biblique dans laquelle « nous trouvons un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée. Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au delà du voile, là où le Messie, Jésus…» (Saul-Paul aux Hébreux 6, 18-20). La voie de la FOI biblique, notre seul refuge…

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*