Richard Prasquier explique le programme Net@

En cette veille d’année fiscale, nous nous sommes entretenus avec Richard Prasquier président du Keren Hayessod France pour faire le point sur les besoins de cette institution.

Tribune Juive : Les gilets jaunes en France, manifestent contre une hausse du coût de la vie, qu’en est-il en Israël où les inégalités sont nombreuses ?

Richard Prasquier : Il existe effectivement d’importantes disparités socio-économiques en Israël. Elles sont d’ordre territorial, avec l’existence d’une « périphérie » moins prospère que la région centrale. Elles sont aussi d’ordre ethno-culturel avec des populations désavantagées dans la quête du bien -être matériel ou du bagage scientifique, technique ou purement intellectuel. Il y a notamment beaucoup d’enfants en situation de fragilité, de risque et de perte de chances, notamment mais pas uniquement chez les ultra-orthodoxe, les arabes israéliens, les bédouins, , les Ethiopiens et les réfugiés. Israël est le pays où sur la plus petite surface se retrouvent le plus grand nombre de citoyens d’origines et de mode de vie disparates. Le temps égalitariste du kibboutz est révolu. Il faut se féliciter très fort de ce que le pays a connu un extraordinaire développement économique dans la dernière génération. Ce ne fut pas le cas de la France. Mais ce développement sur le mode capitaliste a laissé à la traine une partie de la population et nous devons tous nous en préoccuper. Quand je dis nous, je parle bien de l’ensemble des Juifs et pas seulement de ceux qui habitent Israël, car nous ne devons pas nous accommoder de ces disparités qui blessent notre sens de l’équité et qui représentent à terme un risque sociétal considérable.

 

Tribune Juive : Quelles solutions sont proposées en Israël par le Keren Hayessod pour faire face aux inégalités sociales ?

Richard Prasquier : Le renforcement de la population d’Israël sur le plan social, économique, culturel, éducatif ou sécuritaire est la raison d’être du Keren Hayessod, qui remplit une très grande partie de ses fonctions en synergie avec l’Agence Juive, dont il est le bras financier. Fort de l’ancienneté de son expérience (bientôt cent ans), de l’extension de son réseau mondial d’associations nationales, du professionnalisme de ses équipes, le Keren Hayessod, a développé dans le domaine de l’aide sociale des programmes qui ont fait largement leurs preuves et qui sont très pragmatiques. Il en est ainsi des villages d’enfants où des adolescents coulant tous les handicaps sont éduqués en internat par des enseignants hautement qualifiés et enthousiastes de leur métier, avec des résultats étonnants de réussite aux examens et à l’insertion professionnelle. A un niveau socialement moins inquiétant, le programme « ouvrir l’avenir » prend en tutorat des enfants dont les familles n’ont plus les moyens d’accompagner efficacement la scolarité .Plusieurs autre programmes établis en partenariat avec les municipalités de villes de développement permettent au plus près du terrain de préparer un futur digne à des familles en difficulté.

Tribune Juive : Qu’est-ce que le programme Net@ : High-tech, management et bénévolat au service de la fracture sociale ?

Richard Prasquier : Le programme Net@ est particulièrement passionnant. Il existe depuis plusieurs années et s’appuie aujourd’hui sur un réseau de plus de cinq mille élèves qui lui doivent leur insertion réussie dans la vie professionnelle malgré des perspectives plutôt sombres. Il s’applique à des adolescents de villes en général « défavorisées » et leur offre sur plusieurs années, en complément de leurs études habituelles, une expertise hautement appréciée en informatique . Ils peuvent ainsi entrer ultérieurement dans des formations les plus pointues et se voient ouvrir toutes les perspectives dans un pays qui fait partie du peloton de tête de l’informatique. La chanteuse Netta Barzilai qui a remporté la victoire à l’Eurovision 2018, a accepté d’être la marraine de ce programme Net@ qui s’appelle comme son prénom. Nous en sommes très fiers et nous soutenons d’autant plus ce magnifique programme.

Tribune Juive : En cette veille d’année fiscale pourquoi donner plus au Keren Hayessod ?

Richard Prasquier : Donner au Keren Hayessod , c’est manifester la force de votre partenariat avec Israël. Que vous décidiez de vous y installer ou non, c’est confirmer que l’avenir de ce pays est aussi votre avenir, que vous faites partie prenante du peuple juif et que vous vous vous rendez compte que donner de belles garanties de succès à des jeunes dont l’avenir se présente sous des auspices aussi sombres, c’est aussi un privilège que vous vous offrez à vous même.

Propos recueillis par Sylvie Bensaid

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