Obama, le nouveau Congrès et Israël

La cuisante défaite des Démocrates au Congrès était prévisible. C’est ainsi que les affaires politiques marchent en Amérique, le parti représenté à la Maison Blanche perd en principe des élus lors des élections à mi-mandat. Toutefois, le siège du Président n’est pas en jeu et Barack Hussein Obama est toujours le président tout puissant des États-Unis pour les deux prochaines années. Le chemin est loin à parcourir avant qu’Obama ne quitte la Maison Blanche, et donc un bilan complet de sa présidence serait bien prématuré, surtout en politique étrangère et en particulier dans notre région tourmentée.

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Le sénateur républicain Mitch McConnell, avec son épouse, salue ses supporters après sa réélection, le 4 novembre 2014 à Louisville, dans le Kentucky
(Photo Aaron P. Bernstein. AFP)

Certes, la politique intérieure comme l’avenir de la sécurité sociale, la retraite, l’immigration, ou les dépenses de l’état furent les enjeux de ces élections, mais lors de ce scrutin, qui est une sorte de referendum, la faiblesse des États-Unis dans le monde n’était pas absente des débats.
En ce qui nous concerne directement, l’avenir des liens entre Washington et Jérusalem focalise l’attention et nous préoccupe profondément, particulièrement les relations personnelles tendues et malsaines qui persistent entre Benjamin Netanyahou et Barack Obama.
Nous avons connu dans le passé des querelles graves entre Ben Gourion et John F. Kennedy, Rabin et Ford, Carter et Begin, Shamir et Bush senior, et même entre Bill Clinton et Netanyahou lors du premier mandat de ce dernier, mais jamais nous ne sommes tombés si bas.
N’oublions pas qu’il existe une forte et influente communauté juive aux États-Unis et qu’elle est divisée entre les deux grands partis, mais partagée aussi au sujet de la politique de Netanyahou. D’ailleurs, rappelons que les Juifs votent dans leur majorité et depuis toujours, Démocrate.
De ce fait, et dans l’intérêt commun, assumons donc nos responsabilités et mettons un terme définitif à la provocation et aux insultes en tournons ensemble la page ! L’échec des Etats-Unis dans notre région est flagrant, mais Israël aussi subit les conséquences car seule une Amérique forte jouera toujours en notre faveur
La victoire des Républicains au Congrès va sans doute compliquer la tache du Président pour agir et appliquer le programme pour lequel il a été élu deux ans plus tôt. Cela changera sans doute la donne de la politique étrangère en faveur d’Israël – et on peut s’en réjouir – mais en aucun cas nous pourrions profiter de la faiblesse du président pour intervenir, directement ou indirectement, dans les affaires intérieures américaines. Cela pourrait jouer en boomerang contre nous dans des dossiers sensibles comme le projet nucléaire iranien, le processus de paix avec les Palestiniens ou la question de Jérusalem. Évitons à tout prix d’humilier Obama et de le mettre au pied du mur car nous risquons un « mauvais accord » avec les Iraniens et une abstention au Conseil de sécurité. Le veto américain cessera d’être imposé automatiquement, et chaque résolution favorable aux Palestiniens pourrait être adoptée sans aucune difficulté.
Obama devrait aussi éviter à tout prix d’imposer un accord de paix avec les Palestiniens, d’intervenir dans nos affaires intérieures, et d’agir dans les coulisses pour faire tomber le gouvernement Netanyahou en favorisant une nouvelle coalition favorable à des concessions territoriales. Cela ne marche pas ! Toutes les tentatives dans le passé ont échoué et ont, au contraire, renforcé la droite israélienne.
Dans ce contexte, la stratégie de la corde raide fonctionne dans les deux sens et pourrait un jour se déchirer brusquement… Soyons prudents et vigilants et attendons patiemment des jours meilleurs. Soulignons que les Américains partagent avec nous les mêmes valeurs démocratiques et universelles, et sont nos meilleurs alliés stratégiques en dépit des divergences actuelles.
Pour l’heure, les États-Unis sont irremplaçables et peut importe si le président en poste est un Démocrate ou un Républicain! Ne rêvons pas non plus et soyons réalistes : ni la Russie, ni la Chine, ni même la France, ne peuvent prétendre présenter la bonne alternative !
Freddy Eytan
freddyeytan10
 
 
 
 
 http://jcpa-lecape.org/obama-le-nouveau-congres-et-israel/

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