Nouvelle “ initiative politique ” pour résoudre le conflit israélo-palestinien

Après deux années de travail en coulisses, le général (rés.) Amos Yadlin, directeur de l’INSS (International Institute for Strategic Studies) a révélé l’élaboration d’une (nouvelle) initiative politique destinée à faire une “ percée ” dans la voie d’une solution du conflit israélo-palestinien. Il a expliqué que la situation géopolitique et diplomatique favorable actuelle d’Israël était une occasion unique de reprendre la main et lancer une initiative diplomatique “ audacieuse ” qui serait soutenue par la communauté internationale et même certains pays arabes. Elle devrait aussi être proposée à l’Autorité Palestinienne mais sans conditionner sa mise en œuvre à l’assentiment de cette dernière.

Amos Yadlin

La mise au point de ce plan global aurait bénéficié notamment de la collaboration et des conseils de trois anciens chefs d’Etat-major dont un ministre de la Défense: Moshé (Boguy) Yaalon, Gaby Ashkenazi et Benny Gantz. Le plan aurait également été soumis au Premier ministre Binyamin Netanyahou, à l’Administration américaine, au président égyptien Abd El-Farah A-Sissi et à des dirigeants d’Etats du Golfe.

Pour Amos Yadlin, “il s’agit de la seule solution réaliste pour réussir à résoudre à terme le conflit”. Il a défini ainsi les quatre principes de base sur lesquels repose ce plan: un Etat d’Israël juif, démocratique, en sécurité et moral.

Les grandes lignes de ce plan sont les suivantes :

Israël fixera une ligne de séparation d’avec les ‘Palestiniens’ selon le tracé de la barrière de sécurité.
Tsahal gardera la responsabilité exclusive de la sécurité dans la vallée du Jourdain et gardera une liberté d’action en tout point de Judée-Samarie.

Nouveau découpage de la Judée-Samarie, avec 65% laissés à l’Autorité Palestinienne et 35 % qui seraient rattachés à l’Etat d’Israël.

Construction juive massive dans les zones juives conservées et arrêt total de la construction dans les localités juives situées en-dehors afin de laisser une porte ouverte pour des négociations futures.

Aucun juif expulsé de chez lui (dans un premier temps).

Israël mobilisera la communauté internationale pour renforcer l’économie ‘palestinienne’
Jérusalem et la bande de Gaza resteront en-dehors des négociations.

Amos Yadlin a qualifié ce plan de “Waze politique”, expliquant que le but est clairement défini, mais que les moyens pour y arriver peuvent être modifiés en cours de route selon la situation! L’ancien candidat travailliste pour le ministère de la Défense a souhaité qu’après les prochaines élections, une “nouvelle direction courageuse mettra ce plan en œuvre”, espérant aussi que les résultats des élections de mi-mandat au Congrès américain apporteront une nouvelle majorité qui poussera vers cette voie. “Ce n’est un programme ni de droite ni de gauche, c’est un plan israélien destiné à ne pas rater l’occasion qui nous est donnée au vu de la constellation régionale et internationale actuelle”, conclut Amos Yadlin.

Ce dernier entend faire du “battage” auprès de la population d’ici les prochaines élections afin de mobiliser des électeurs autour de cette initiative. Dimanche matin, des clips “publicitaires” ont déjà été diffusés sur plusieurs stations de radios.

Que faut il en penser ?

Les innombrables solutions au conflit proposées et débattues en Israël entrent dans la définition de “nous négocions avec nous-mêmes”. Quelle que soit la solution proposée par un gouvernement israélien, elle se heurtera toujours à un refus catégorique de la part de n’importe quelle direction arabe palestinienne pour la raison simple: ce n’est pas la taille d’un Etat d’Israël qui est remise en question par le mouvement national arabe palestinien depuis un siècle mais l’existence même d’une souveraineté juive quelconque sur cette terre.

Mais il n’est pas interdit d’espérer pour entreprendre et ce plan a le mérite d’abord d’exister, ensuite de définir une position moyenne qui pourrait être celle de la majorité des israéliens . Les arabes diront non et non mais Israël peut l’appliquer sans être contraint de leur demander un accord préalable.

On n’a pas fini d’en parler.

Source : lphinfo.

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1 Comment

  1. La situation actuelle de la Cisjordanie n’est certainement pas souhaitée par Israël, mais, contrairement à la sagesse du fameux “droit international”, elle n’est pas imposée par Israël.
    Elle s’impose, et devrait s’imposer pour tous, parce que c’est la solution la moins mauvaise et la seule possible, face à l’hostilité de principe de toute partie arabe. L’Autorité Palestinienne va chercher dans les organismes internationaux une légitimité et une légalité qui lui font défaut. Elle ne peut abandonner son statut de victime institutionnelle en devenant, par la négociation, un partenaire d’Israël.

    Je ne comprends pas ces propositions fantaisistes, au fort parfum électoral; de toute façon, la vertueuse “communauté internationale” resterait fixée héroïquement sur ses positions qui mélangent, avec une élégance toute diplomatique, la puérilité et l’utopie. Israël ne peut accepter aucune forme d’organisation palestinienne dotée d’une armée, attribut essentiel de toute souveraineté. A défaut d’armée, des milices se formeraient rapidement. Une souveraineté palestinienne, même limitée, entraînerait fatalement soit la guerre, soit la guerre civile puis la guerre. Le statu quo est peut être préférable.

    L’évocation de l’Egypte, d’Etats du Golfe et des Etats Unis est fantaisiste et rappelle les limites de la diplomatie. Tous les pays, particulièrement les Etats Unis défendent leur intérêt national, suivant leur devoir. Les convergences diplomatiques sont une chose agréable mais Israël est toujours le seul pays qui décide de l’avenir d’Israël. Le dernier paragraphe de l’article est stupide et montre que la politique est trop sérieuse pour être laissée aux journalistes d’active ou aux militaires de réserve.

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