Les sanctions contre l’Iran, coup sévère à la politique de l’autruche de l’UE

En novembre 1979, il y a tout juste 39 ans, l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran fut envahie par des « étudiants » des Gardiens de la Révolution avec la complicité de l’OLP de Yasser Arafat qui fut le premier à venir dans la capitale iranienne pour soutenir la Révolution islamique.

Durant 444 jours, 52 diplomates et membres du personnel de l’ambassade furent pris en otage, ce qui bafouait tous les traités diplomatiques et les lois internationales. Cela s’est passé dans un contexte mondial unique et étrange à la fois. Le chah était hospitalisé à New York et cherchait un refuge politique. Seul Anouar el Sadate avait accepté de l’accueillir au Caire. Il venait de signer un accord de paix avec Israël. Les Occidentaux avaient honteusement abandonné le chah et tous les pays arabes avaient boycotté Sadate en chassant l’Egypte de la Ligue arabe.

La France de Giscard qui refusa de féliciter et d’encourager les accords de paix avec l’Egypte préféra héberger l’Ayatollah Khomeiny et soutenir, avant tout, l’autodétermination des Palestiniens… La suite des événements est malheureusement bien connue…

Aujourd’hui, quatre décennies plus tard, rien n’a changé.

Les Iraniens défilent dans les rues de Téhéran et à travers tout le pays contre les nouvelles sanctions américaines et scandent « Mort à l’Amérique ! » « Mort à Israël » ! Hier comme aujourd’hui, aucun pays européen n’a osé condamner fermement les Ayatollahs et leurs discours belliqueux. Ils préfèrent commercer avec les Ayatollahs et faire de bonnes affaires, des idées, des projets contre des barils de pétrole. Ils n’ont pas non plus exigé d’appliquer des sanctions contre le désir ardent des Ayatollahs d’anéantir l’Etat juif, par tous les moyens, y compris la bombe atomique.

Il est absurde aussi de ne pas combattre les tentatives des Iraniens de commettre des attentats sur le sol européen. Plusieurs tentatives ont été déjouées, à la dernière minute, notamment en France et au Danemark, grâce à des informations précieuses et des avertissements fournis par le Mossad israélien.

Barak Obama a signé avec les Européens un très mauvais accord et, fort heureusement, Trump l’a annulé à temps, en imposant des sanctions qui paralysent toute l’économie du pays islamique. Elles concernent tous les secteurs et risquent d’ébranler le régime de fond en comble.

Les dirigeants européens, Macron en tête, avaient cru faire face en s’imposant à l’Amérique. Ils avaient trouvé un truc pour tricher. Ils ont mis en place des mécanismes d’exportation destinés à éviter les transactions en dollars et à résister aux sanctions. Ils ont échoué car les grandes entreprises européennes sont plus intelligentes et sophistiquées, surtout quand une multinationale a plutôt des intérêts en Amérique et commerce en dollars.

Soulignons que le commerce de bien entre l’Europe et les Etats-Unis dépasse actuellement les 750 milliards de dollars, d’ailleurs au profit des entreprises européennes, particulièrement allemandes.

Donald Trump et Benjamin Nétanyahou accordent parfaitement leurs violons contre l’Iran (photo GPO)

L’Union européenne a non seulement perdu sa bataille pour sauver, in extremis, l’accord sur le nucléaire signé le 14 juillet 2015 à Vienne, elle a perdu aussi son bras de fer avec le président Trump concernant les sanctions.

C’est sans doute un véritable camouflet et surtout un coup sévère et une défaite diplomatique à la représentante à Bruxelles, Federica Mogherini. Elle avait fait tant d’efforts et de salamalecs à son homologue iranien, comme d’ailleurs elle le fait, couramment, avec Mahmoud Abbas.

Aucune riposte européenne ne sera capable de déloger le président Trump pour qu’il revienne sur sa décision d’annuler le projet nucléaire et donc les sanctions. Elles font très mal et sont omniprésentes.

Malgré le caractère fougueux de Trump et les attaques tous azimuts contre lui, nous devrions nous réjouir que ce président américain, contrairement à son prédécesseur, écoute malgré tout et attentivement, les sages conseils et les avertissements d’Israël et de ses services de Renseignement. Dans le combat contre les Ayatollahs nous accordons avec lui parfaitement nos violons, tandis que l’Europe demeure perplexe et adopte la politique de l’autruche.

Enfin, il est certain que les dirigeants iraniens réagiront et riposteront aux sanctions. D’ores et déjà, des mesures draconiennes sont prises contre les opposants au régime. Des attentats terroristes sont planifiés contre les Américains à travers le monde. Des tentatives de bloquer le détroit d’Ormuz dans le golfe persique ou celui de Bab el Mandeb, en mer Rouge, vers l’océan Indien. Les Houthis au Yémen, le Hezbollah au Liban ou le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza sont désormais, avec les Pasdarans, les combattants contre l’Amérique de Trump et ses alliés.

Dans ce contexte géopolitique et en observant la carte de la région, comment ne pas apprécier le rapprochement de l’Etat d’Israël et ses services avec l’Arabie saoudite et le sultanat d’Oman ?

Freddy Eytan

 

 

 

 

 

Le CAPE de Jérusalem, jcpa-lecape.org

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