Le bruit de bottes des Iraniens

Dans un contexte de crise internationale avec la Corée du Nord, le chef du Mossad part à Washington pour convaincre les Américains du danger iranien dans notre région.

Certes, le dernier accord russo-américain sur la Syrie prévoit une trêve et tente de mettre un terme à l’interminable guerre civile, mais il inquiète beaucoup Jérusalem.

Cet accord a été signé, dans une certaine mesure au détriment d’Israël car il laisse les mains libres aux Iraniens de poursuivre, entre autres, leur programme atomique et le développement de leurs missiles balistiques même sur le sol syrien.

En chassant les organisations terroristes telle que Daesh, sans coordonner une solution politique avec tous les partenaires de la région, cet accord réussit à sauvegarder le régime sanguinaire de Bachar el Assad et la présence militaire russe, mais surtout permet aux milices chiites iraniennes de s’imposer et de combler le vide sur le champ de bataille.

Voilà déjà plus de 11 ans que la Seconde guerre du Liban s’est achevée sans qu’une victoire écrasante de Tsahal n’ait été vraiment acquise. C’est pourquoi, le calme qui règne le long de notre frontière Nord n’est qu’apparent et illusoire.

De son bunker à Beyrouth, le chef du Hezbollah ne cesse, avec arrogance et ruse, de menacer l’Etat juif, à tout moment. Il se dit capable d’atteindre avec ses missiles tous les centres stratégiques et névralgiques du pays et notamment la centrale atomique de Dimona.

Sa self-assurance prouve un encouragement constant de Téhéran et un soutien inconditionnel des Gardiens de la révolution islamique présents en Syrie et au Liban.

Certes, la Russie est toujours omniprésente dans la région, mais en ce qui nous concerne, seuls les Etats-Unis sont vraiment capables de maîtriser la situation et de mettre en garde les Ayatollahs de Téhéran et surtout Nasrallah.

Israël ne peut tolérer que l’étendard chiite progresse chaque jour sans contrainte, en se rapprochant de nos portes et foyers, sur le plateau du Golan et le long de la frontière libanaise.

Avant la prochaine tournée au Proche-Orient de la délégation américaine chargée du processus de paix avec les Palestiniens, il est impératif que le président Trump stoppe à tous prix l’hégémonie iranienne qui déstabilise toute la région et menace les régimes arabes sunnites.

Une faiblesse de la part du président américain, comme ce fut précédemment dans la politique de Barack Obama, ainsi qu’un désarroi face à la Corée du Nord, comme ce fut le cas avec Bill Clinton, risquent d’encourager l’Iran à poursuive ses activités terroristes et subversives, à violer le Traité de Vienne sur le nucléaire, et à aggraver le conflit meurtrier entre chiites et sunnites.

Dans ce contexte explosif, il est certain que des pays arabes tels que l’Arabie saoudite ou l’Egypte exigeront eux-aussi d’acquérir leur propre force de frappe. Une situation qui changera complètement la donne géopolitique et militaire au détriment de l’Etat d’Israël.

Freddy Eytan

 

 

 

 

 

Source : Freddy Eytan, « Le bruit de bottes des Iraniens », Le CAPE de Jérusalem, publié le 16 août 2017: jcpa-lecape.org

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