Kaddish à Kaunas pour les 878 Juifs français du convoi 73

Kaunas (Lituanie) – Un kaddish, prière pour les morts, a été récité mardi à Kaunas, deuxième ville de Lituanie, en présence des proches des 878 Juifs français tués par les nazis dans un fort militaire et dans les forêts alentours en mai 1944.

kaunas

Parti de Drancy le 15 mai 1944, le convoi 73, le seul à destination des pays baltes, était composé exclusivement d’hommes, dont environ 600 ont été exécutés en Lituanie. Les autres ont été envoyés en Estonie et fusillés dans les environs de Tallinn. André et Jean Jacob, le père et le frère de Simone Veil, faisaient partie de ce convoi.

Henri Bitran, le président des parents et amis des déportés du convoi 73, a fait le voyage pour la troisième fois. Son père, Hazkia Bitran, manoeuvre, né à Istanbul en 1909, était dans ce convoi.

“La concierge de l’immeuble dans lequel on habitait à Paris 11e nous a envoyé un message au mois de 1944 : M. Bitran, parti sans laisser d’adresse. Pendant 50 ans, on n’en parlait pas”, se rappelle l’octogénaire, qui a passé la guerre caché à Gisors avec sa mère et ses trois frères et soeurs. Tout se déclenche en 1996 à la lecture d’une annonce de l’Association du convoi 73 dans le carnet du Monde, en mémoire des déportés du 15 mai 1944.

“J’ai regardé dans mes papiers, ça me disait quelque chose. En effet, les certificats de décès mentionnaient le convoi 73. Je vis avec ça. On n’en a jamais autant parlé que maintenant”, raconte Henri Bitran, ému de revenir sur ces lieux.

Sur les murs du fort, les déportés ont tracé leurs noms, ceux de leurs villes d’origine et une date, le 18 mai 1944, ainsi que cette phrase: “Nous sommes 900 Français”.

Cette année, des professeurs d’histoire et des chercheurs font partie du voyage organisé avec le mémorial de la Shoah à Paris.

“Je suis venu dans une démarche scientifique et pédagogique. Les modalités de la destruction des Juifs d’Europe sont complètement différentes ici de celles d’Auschwitz, il ne faut pas croire qu’il n’y a eu que les chambres à gaz”, précise Christophe Lezenven, professeur d’histoire à Chartres, qui veut parler de la Shoah par balles à ses classes de première.

Seuls 22 hommes ont échappé à la mort à Tallinn. Parmi eux, Henri Zajdenwergier, âgé aujourd’hui de 89 ans, est l’unique rescapé encore vivant.

Source :http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/kaddish-a-kaunas-pour-les-878-juifs-francais-du-convoi-73_1790761.html

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