Psig sabre : l’arme de la gendarmerie contre le terrorisme

Des unités spécialisées de gendarmerie ont été créées pour répondre rapidement à une attaque terroriste. L’une des premières est à Amboise.psig_sabre

L’adjudant Arnault me tend le gros bouclier balistique équipé d’une fenêtre de vue en m’expliquant comment positionner les bras pour porter cette défense capable de stopper tous les calibres, y compris ceux de la Kalachnikov. En tenant devant moi cet équipement de 25 kg à la force des biceps, tout en imaginant porter la tenue de combat, le gilet pare-balles (et sa plaque épaisse de céramique à l’épreuve des balles de guerre) de 12 kg, le casque spécial de 7 kg avec sa visière épaisse, mon arme de guerre, mes chargeurs… J’imagine bien pourquoi l’entraînement physique ici est plus important qu’ailleurs ! C’est l’une des spécificités du Psig sabre (peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie).

Ici, tout est plus que dans un Psig ordinaire : plus de sport, plus d’entraînement équipé, plus de tir, plus de préparation mentale, plus d’instruction et de maîtrise collectives, plus d’exercices en situation, plus de formation théorique…
Les attentats de 2015 ont obligé les pouvoirs publics à créer des forces spécialisées sur tout le territoire pour avoir une intervention rapide. Ce sont ces Psig transformés en Psig sabre. L’unité d’Amboise est une des cinquante premières déployées en France. Il y en aura 150 dans l’Hexagone d’ici fin 2018.
Cette mutation a commencé par les hommes. A Amboise, tous les gendarmes auxiliaires ont été remplacés par des sous-officiers spécialisés, qui ont notamment fait une partie de leur carrière dans des unités d’intervention. Trois militaires avec ces compétences spécifiques sont arrivés durant l’été. Ils apportent leur expérience pour les interventions, mais aussi pour former leurs collègues sur le terrain. Un formateur relais a suivi une formation spécifique dans le Périgord pour assurer ensuite la formation des gendarmes de l’unité amboisienne. Celle-ci se fait avec de la théorie et de la pratique, et le niveau de formation du groupe est évalué régulièrement. Ce fut déjà le cas fin octobre.

La première unité d’intervention dans la région

Dans le même temps, les locaux du Psig d’Amboise, ont été aménagés pour s’adapter à la sécurité, mais aussi à cette capacité de partir à tout moment. Dans le couloir qui dessert les bureaux, sur des étagères, les casques lourds et les équipements sont rangés, numérotés. Chacun l’attrape au vol en cas d’alerte. Ici, on est toujours prêts !
« Nous sommes dans une posture opérationnelle du quotidien, explique le commandant Charles Huguonnet à la tête de la compagnie d’Amboise, l’entraînement doit créer dans le collectif et dans les attitudes individuelles, une posture de combat. Chacun doit pouvoir prendre la place d’un autre. C’est une réponse armée. »
L’unité est aussi équipée d’un véhicule monospace Volkswagen renforcé mais discret et pourtant équipé avec des moyens de communication sécurisés, de caissons spéciaux pour les armes dans le coffre.
Le Psig sabre d’Amboise a déjà effectué des missions, en réserve d’intervention sur de grosses manifestations comme la braderie de Tours, le festival Jazz en Touraine à Montlouis, les commémorations de l’arrivée de Léonard de Vinci à Amboise… mais sans se faire remarquer… Une main de fer dans un gant de velours.

Ivan Roullet

Source lanouvellerepublique

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