Législatives: A Paris, l’hécatombe des têtes d’affiche

Jean-Christophe Cambadélis et Cécile Duflot ne sont pas parvenus à se qualifier au second tour. NKM ou Myriam El Khomeri sont, quant à elles, en bien mauvaise posture…

Seize candidats investis dans les dix-huit circonscriptions de la capitale et autant de qualifiés pour le second du scrutin. C’est peu dire que le pari de La République en Marche est gagné à Paris. Dans la 1re circonscription, Sylvain Maillard est même élu dès le premier tour. Partout, les scores des candidats investis par la LREM dépassent les 30 %, souvent les 40 %. Dans la capitale comme ailleurs, le parti fondé par Emmanuel Macron a redessiné le paysage politique. Tour d’horizon.

Le parti socialiste en perdition

La vague rose de 2012 n’est qu’aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Quatre candidats se sont qualifiés pour le second tour et seule l’ancienne ministre George Pau-Langevin termine en première position. Dans la 5e circonscription, la socialiste Seybah Dagoma, qui avait pourtant fait l’un des meilleurs scores dans la capitale aux dernières législatives, n’affiche qu’un petit 12,47 %. Loin, très loin, derrière le porte-parole du nouveau gouvernement, Benjamin Griveaux, qui peut se targuer d’avoir réuni 43,63 % des suffrages.

Et ce scrutin a eu raison de plusieurs têtes d’affiche du parti socialiste. En premier lieu desquelsJean-Christophe Cambadélis, qui briguait un sixième mandat de député dans la 16e circonscription (qui couvre une partie du 19e arrondissement). Le premier secrétaire du parti, qui n’a obtenu que 8,6 % des voix, a été sèchement éliminé parMounir Mahjoubi, secrétaire d’État au Numérique (38 %) et par Sarah Legrain, candidate de la France insoumise, qui a fédéré 20,8 % des électeurs.

Les Républicains en proie à des luttes intestines

En apparence, le pari est tenu pour les Républicains. Actuellement à la tête de six circonscriptions, huit de leurs candidats se sont hissés au second tour. Mais à y regarder de plus près, les résultats illustrent les dissensions que connaît le parti depuis son échec à la présidentielle. Seul Pierre-Yves Bournazel arrive en tête devant Myriam El-Khomeri dans la 18e circonscription. Et dans cette zone, aucun candidat LREM n’avait été investi… Le second tour pourrait donc faire échouer plusieurs poids lourds du parti.

Dans la 2e circonscription de Paris, pourtant réputée imperdable, Nathalie Kosciusko-Morizet n’arrive qu’en seconde position avec 18,1 % des suffrages, très loin derrière le candidat LREM, Gilles, Le Gendre (41,8 %). Dans cette circonscription, qui regroupe le 5e arrondissement, une partie du 6e et une autre du 7e, pas moins de huit candidats de droite s’affrontaient. NKM a notamment dû faire face à deux dissidents des Républicains : Jean-Pierre Lecoq (9,5 %) et Henri Guaino très en colère d’avoir fait 4,5 %.

Les Verts broient du noir

En 2012, Europe-Ecologie-Les Verts avait raflé deux circonscriptions de la capitale. Une page d’ores et déjà tournée, aucun des candidats parisiens ne s’est qualifié pour le second tour. Dans la sixième circonscription (une partie du 11e et du 20e), Cécile Duflot a été éliminée dès le premier tour avec seulement 14 % des voix. En 2012, l’ancienne ministre du Logement avait été élue confortablement avec 72,18 % au second tour. Dans la 10e circonscription, Denis Baupin, rattrapé par un scandale sexuel – l’enquête a été classée sans suite pour prescription – ne se représentait pas. Sa successeure, Sybille Bernard, n’a obtenu que 6,49 % des voix.

L’abstention, grand vainqueur du scrutin

C’est peut-être le chiffre qu’il faudra retenir de cette journée d’élection. Ce dimanche, 51,29 % des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes. Dans la capitale, le taux d’abstention est légèrement moindre : 43,3 %. Seule la 17e circonscription, à cheval entre le 18e et le 19e arrondissement, dépasse la moyenne nationale avec 53,85 % d’abstentionnistes. A contrario, la 11e circonscription (une partie des 6e et 14e arrondissements) est la circonscription métropolitaine avec le plus faible taux d’abstention : 37,67 %.

Source 20minutes

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1 Comment

  1. C’est une tendance lourde, accentuée par la particularité du scrutin majoritaire uninominal à deux tours et le phénomène ponctuel de l’abstention, ce dernier favorisé il est vrai par une météo estivale après une période climatique hivernale. Le second tour pourrait bien refléter l’état d’esprit réel des Français, soit une accentuation de la tendance en cas de ras-le-bol plus profond qu’estimé, soit une correction de trajectoire, sans compter les petits incidents de parcours des uns et des autres, toujours possibles en période électorale. La leçon de cette histoire est que chaque élection est différente et que l’exercice de la démocratie, même largement tempéré par les pouvoirs occultes des manipulations médiatiques et du pouvoir judiciaire n’a pas fini de nous étonner.

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