Gilets pare-balles et casques lourds pour les pompiers aussi

Confrontés à un contexte marqué par la multiplication des attaques terroristes, les pompiers mosellans, à l’instar de ceux d’autres départements, vont faire évoluer leur équipement pour continuer à assurer leurs missions en toute sécurité.mnspf_presentation_mutuelle

C’est l’air du temps terroriste, la violence du moment et la direction nationale de la sécurité civile qui le conseillent. Les services de secours sont invités à s’équiper plus lourdement pour assurer leur propre protection. « Nous n’avons pas d’obligation d’équipement », indique le Lieutenant-colonel Ratinaud du service départemental d’incendie et de secours (SDIS). « La doctrine nationale n’impose pas, elle recommande. Mais on imagine mal un directeur engager ses effectifs sans rien », ajoute le spécialiste de la gestion de crise. La Moselle souscrit et emboîte le pas aux départements qui l’ont franchi avant elle qui, contrairement à d’autres, n’a pas eu à accueillir de matches de l’Euro 2016 de football qui ont précipité l’application de la mesure.

Dans le détail, trois centres de secours mosellans, « où l’on a constitué trois équipes de six hommes par garde, plus un infirmier », vont recevoir des équipements de protection individuels (EPI). Un pack composé d’un casque balistique de niveau 3 (capable d’arrêter du 9 mm), mais sans visière renforcée comme celui de la police ou de la gendarmerie. « Elle ne permet pas de travailler sur une victime ». Ce qui explique la préférence du SDIS pour un masque pare-éclats qui « ressemble un peu aux lunettes de ski », illustre Christophe Ratinaud. « L’extraction (d’une victime, NDLR) c’est physique. Nous avons fait le choix de la légèreté et du côté pratique. »

Après la tête, le corps sera habillé d’un gilet porte-plaques (quatre, devant, derrière et sur les flancs), d’un niveau balistique 4 (résistant à des munitions de guerre). Noir avec un flocage rouge, « il n’est pas très visible, mais suffisant pour nous identifier sur le terrain. On est sur des chantiers où passent beaucoup d’ordres et où la coordination tactique très resserrée » implique de savoir qui est en action. À ce poids supplémentaire, les sauveteurs ajoutent des accessoires plus légers comme des genouillères et des gants anticoupures. Un bénéfice du retour d’expérience de l’attentat de Bruxelles (aéroport et métro, NDLR). Enfin, les effectifs auront aussi sur eux un « garrot tourniquet » à poser soi-même sur un membre ou celui d’un camarade blessé.

Il faut encore allonger la liste avec les équipements collectifs comme des barquettes rigides et des brancards souples sur lesquels on sangle la victime et que l’on peut tracter sur quelques mètres avec un câble pour la mettre à l’abri. Une innovation de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris après l’attaque du Bataclan. Le système d‘échanges radio intègre des oreillettes pour une communication aussi discrète qu’efficace dans un milieu bruyant. « Nous sommes sur des dispositifs agiles pour être reconfigurés en permanence », dit Christophe Ratinaud. « Nous nous sommes toujours adaptés ». Formés aux risques nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), les secours ajoutent une mention « terrorisme » qui les pousse jusqu’au paradoxe de s’équiper comme des forces de l’ordre pour porter assistance à des victimes.

L’adaptation du matériel aux circonstances a amené le Département à ouvrir une enveloppe de 50 000 € pour l’achat des nouveaux équipements. Le marché a été lancé selon un cahier des charges précis et les centres de secours concernés ne devraient pas tarder à être livrés. « Il y avait beaucoup de choses que nous avions déjà », précise le lieutenant-colonel Ratinaud, du SDIS 57. La facture est donc limitée. Parallèlement, le SDIS a multiplié les formations dites « Damage control » auprès de ses effectifs. Un effort lancé depuis huit mois et qui se poursuit pour enseigner le plus grand nombre de pompiers.

« Même si on a changé d’air avec Charlie, le déclencheur de conscience », le Bataclan a eu une influence sur la façon d’opérer, estime le lieutenant-colonel Ratinaud, du SDIS 57, comme Nice l’a fait aussi et comme le prochain attentat sera susceptible d’apporter une nouvelle évolution dans la façon d’intervenir dans des contextes risqués.

Source republicain-lorrain

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