Cartes grises : le grand cafouillage continue

Les bugs et difficultés d’utilisation du nouveau système d’émission des cartes grises et des permis de conduire exaspèrent usagers et professionnels de l’automobile.

Le ministère de l’Intérieur les a reçus hier soir pour faire le point sur une situation qui s’éternise.

“Nous voulons que le gouvernement nous donne un agenda de sortie de crise”, a déclaré Francis Bartholomé, le président du Conseil national des professionnels de l’automobile (CNPA), l’un des invités du ministère.

Au cours de cet échange, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur a annoncé que “le bug était identifié et le problème informatique résolu”, selon le ministère et les participants.

Services “cartes grises” fermés

“La possibilité pour les professionnels habilités d’obtenir une immatriculation provisoire WW pour les véhicules importés est fonctionnelle depuis cet après-midi et la livraison des véhicules à leur client peut donc reprendre”, poursuivent-ils.

Depuis cet automne, les préfectures ont définitivement supprimé leurs services “cartes grises”, qui assistaient professionnels et particuliers pour l’obtention des titres d’immatriculation.

Les particuliers sont renvoyés vers le site internet de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), chargé de gérer leur demande.

Mais le site n’est pas facile à utiliser et connait des bugs, comme ceux dénoncés la semaine dernière par l’Automobile Club Association.

Des situations ubuesques

Les usagers sont confrontés à des “situations de blocage parfois ubuesques”: impossibilité de se connecter, blocages en cours de demande, indiquait l’Automobile Club.

Et il n’est pas possible de trouver de l’aide par téléphone, ou auprès des “médiateurs numériques” censés être installés dans les préfectures, dénonçait l’association.

Les professionnels de l’automobile ont également des difficultés, ne parvenant pas dans certains cas à obtenir de certificat d’immatriculation pour leurs clients.

C’est le cas en particulier pour ceux qui vendent des voitures importées de l’Union européenne, qui ont besoin d’une immatriculation provisoire.

Des centaines de voitures bloquées

“Nous avons des centaines de voitures bloquées”, explique Nicolas Chartier, le directeur général d’Aramis Auto, spécialiste de la vente de véhicules d’occasion sur Internet.

D’autres opérations complexes sont devenues très difficiles à faire pour les professionnels: selon le CNPA, ils ont souvent le plus grand mal pour redonner une carte grise à un véhicule accidenté mais réparé, ou au contraire faire les formalités de mise à la casse.

Le ministère de l’Intérieur ne conteste pas les difficultés de connexion et d’utilisation du site de l’ANTS par certains utilisateurs, reconnaissant notamment que les rejets des dossiers ne sont pas suffisamment expliqués.

Les auto-écoles touchées aussi

Les auto-écoles, membres du CNPA se plaignent aussi de nombreuses difficultés pour remplir les dossier de leurs candidats au permis: “On perd du temps, et on perd des places aux examens pour nos candidats”, explique la responsable d’une auto-école de la région parisienne.

“Avant on pouvait joindre quelqu’un à la préfecture pour résoudre les problèmes, maintenant on ne peut plus”, insiste-t-elle. Et voici ce que les préfectures dépassées donnent comme solution :

Un problème qui perdure

Selon ses chiffres, il y aurait également un stock d’environ 22 000 dossiers de véhicules importés en attente d’une carte grise – avec un nombre d’immatriculations stable en novembre (885 000), ce qui montre que le problème reste d’ampleur limitée, estime-t-il.

En perdurant, la situation profite aux intermédiaires qui proposent aux particuliers de faire les démarches d’immatriculation à leur place – moyennant finances…

Source ledauphine

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