"Allah ou Akbar" : Un homme blesse des policiers avant d'être abattu

Un homme a agressé des policiers avec un couteau en criant “Allahou Akbar”, au commissariat de Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire, avant d’être tué, et le parquet antiterroriste s’est aussitôt saisi de l’enquête qui s’oriente vers l'”islamisme radical”.
“Cela ressemble au mode d’action préconisé par le groupe Etat islamique”, qui mène le jihad en Syrie et en Irak, “de s’en prendre ainsi aux forces de l’ordre”, a déclaré une source proche de l’enquête. “L’enquête s’oriente vers un attentat (…) motivé par l’islamisme radical.”
Le Premier ministre Manuel Valls a apporté son “soutien” aux policiers “gravement blessés et choqués”, promettant “la sévérité de l’Etat” à “ceux qui s’en prennent à eux”.

L'homme qui a agressé les policiers
L’homme qui a agressé les policiers

Vers 14H00, un homme d’une vingtaine d’années armé d’un couteau s’est présenté au commissariat et a blessé au visage un policier qui se trouvait à l’accueil, ainsi que deux autres. Les pronostics vitaux des trois policiers ne sont plus engagés.
L’agresseur, un Français né au Burundi en 1994, “a crié +Allahou Akbar+ du moment où il est entré jusqu’à son dernier souffle”, a rapporté la source proche de l’enquête.
Selon le ministère de l’Intérieur, il a ensuite été “abattu” par “des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative”. “Selon les premiers éléments de l’enquête, tous les éléments de la légitime défense” sont réunis, a estimé le procureur.
L’agresseur “avait commis des actes de délinquance classiques” mais “n’était pas fiché” pour “des activités à caractère terroriste”, a déclaré au commissariat de Joué-lès-Tours le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, après avoir condamné cette “agression brutale” et a salué “le sang-froid et le professionnalisme des policiers”.
En revanche son frère est connu pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie avant de renoncer, selon la source proche de l’enquête.
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête  pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste.

JIHADISTES FRANÇAIS

Le risque d’attentats islamistes commis en France est pris très au sérieux par les services français.
L’organisation Etat islamique (EI) encourage les candidats au jihad à lancer des attaques contre les “infidèles”, militaires, policiers ou même civils. La France avait été nommément citée comme cible par l’EI après le début des frappes françaises en Irak, et de tels appels sont régulièrement relayés dans des vidéos du groupe jihadiste.
Le retour de jihadistes français qui ont combattu en Syrie, avec des projets individuels ou commandités par l’EI, reste d’ailleurs le principal risque aux yeux des services, selon une source antiterroriste française. Mais l’individu isolé autoradicalisé qui mène un attentat de faible ampleur est aussi une crainte, d’autant qu’il s’agit d’actes plus difficiles à déjouer, ajoute cette source.
Depuis l’été 2013, cinq “projets d’actions terroristes” jihadistes ont été déjoués en France, a déclaré cette semaine Bernard Cazeneuve. Plus de 1.200 Français ou personnes résidant en France sont impliquées dans les filières jihadistes vers la Syrie ou l’Irak, un chiffre qui “a doublé depuis le début de l’année”.
Parmi ces Français, 390 sont actuellement “sur la zone”, 231 sont en transit vers l’Irak et la Syrie, 234 ont quitté la Syrie dont 185 ont déjà regagné la France.
Les autorités craignent notamment que certains jihadistes ne déclenchent des opérations à leur retour, à l’instar du Français Mehdi Nemmouche, soupçonné d’avoir perpétré la tuerie du Musée juif de Bruxelles qui avait fait quatre morts fin mai.
En mars 2012, l’islamiste radical de 23 ans Mohamed Merah avait tué sept personnes dont trois enfants dans la région de Toulouse en se réclamant du jihad, avant d’être abattu dans son appartement.
Un an plus tard, fin mai 2013, un Français de 22 ans converti à l’islam et radicalisé avait blessé à la gorge un militaire dans le quartier d’affaires de la Défense, près de Paris.
AFP

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