Pour la première fois, un dirigeant du FN reçu par un ministre israélien

Un ministre israélien, Yaakov Litzman, a rencontré le secrétaire général du FN, Nicolas Bay. Un responsable du gouvernement israélien a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahou n’était pas au courant d’une telle réunion.
Yaakov Litzman
Yaakov Litzman

Est-ce un discret rapprochement entre Benjamin Netanyahou et Marine Le Pen ou une nouvelle opération de communication du FN ? Le chef du gouvernement israélien aurait autorisé, jeudi, l’un de ses ministres, Yaakov Litzman, à rencontrer le secrétaire général du FN, Nicolas Bay. Dans la soirée, un responsable du gouvernement israélien a déclaré à Europe 1 que le Premier ministre n’était pas au courant d’une quelconque réunion avec le FN.

Un dirigeant du FN avec un ministre israélien, une première.

La rencontre est intervenue à la mi-journée, au siège du gouvernement israélien à Jérusalem. Le député européen FN Nicolas Bay s’est entretenu avec le ministre de la Santé, Yaakov Litzman. Quelques heures auparavant, le cabinet du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, aurait autorisé cette rencontre, à condition qu’il n’y ait jamais aucune confirmation officielle et aucune photo. Car, jusqu’ici, tous les gouvernements israéliens ont boycotté le Front national. Aucun ministre n’avait jamais serré la main d’un de ses dirigeants.

Le ministère israélien de la Santé furieux.

Contacté par Europe 1, le ministère israélien de la Santé a le sentiment d’avoir été dupé : “Il s’agissait d’une rencontre avec une délégation italienne, en aucun cas un face à face”, s’emporte une porte-parole. “Nous ne savons pas comment ce monsieur s’est retrouvé parmi eux, il n’avait rien à faire là. Dès que le ministre a su qu’il s’agissait d’un responsable du Front national, nous avons mis fin à la réunion. Jamais nous n’aurions accepté cette rencontre si nous avions su son identité à l’avance.”

Préparer le terrain pour Marine Le Pen. 

Cette entrevue pourrait ouvrir la voie à une visite de Marine Le Pen dans l’Etat hébreu. “C’est clairement un de nos objectifs”, confie un élu frontiste. “Ce serait une formidable victoire politique”. Ce déplacement de Nicolas Bay, qui aura duré 48 heures, ressemblait bien à une visite de reconnaissance. Le député européen s’est en effet notamment rendu au mémorial de Yad Vashem, à l’hôpital français de Nazareth et sur le plateau du Golan.

“Lever des incompréhensions et des malentendus”.

“Dans ce pays ami, j’ai cherché à lever des incompréhensions ou des malentendus”, explique pour sa part Nicolas Bay. “Le FN est le meilleur bouclier des Français juifs face à l’antisémitisme véhiculé par la montée de l’islam radical”. Objectif : faire oublier les propos de Jean-Marie Le Pen, qui a plusieurs fois qualifié de “détail de l’Histoire” les chambres à gaz durant la Seconde Guerre mondiale.

Le FN cherche à se rapprocher de la communauté juive … et de la droite.

Dès son arrivée à la tête du Front National, Marine Le Pen avait déclaré que “les camps ont été le summum de la barbarie”. Depuis, le parti d’extrême droite n’a de cesse d’essayer de se réconcilier avec la communauté juive, en France et à l’étranger. En pleine campagne présidentielle, il cherche à s’adresser à la “droite classique”, traditionnellement pro-israélienne. En 2012, les Français basés en Israël avaient voté à 80% pour Nicolas Sarkozy, lors du premier tour de la présidentielle.

Source europe1

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