Les gilets jaunes, Liebermann et Macron. Par Raphaël Nisand

Dans chaque pays les citoyens voient la politique par le prisme de leurs intérêts personnels.

Pendant qu’en France l’attention se focalise sur le mouvement des gilets jaunes qui entendent protester contre un alourdissement de la fiscalité sur le diesel , en Israël les habitants du Sud se mobilisent contre le cessez le feu qui les laisse sous la menace quotidienne des roquettes du Hamas.

Chaque fois, à la tête de l’Etat le responsable invoque un motif légitime pour affronter le mécontentement : Macron veut sauver la planète et s’entête pour une fiscalité qui pénalise le diesel et Bibi veut sauver la paix, éviter une nouvelle guerre avec Gaza quoi qu’il en coûte en termes de popularité.

© Maxppp

On peut comprendre que dirigeants et citoyens puissent avoir des objectifs très divergents.
Mais ce fossé qui existe dans les pays démocratiques entre les aspirations des dirigeants et celles de leurs électeurs qui les mettent au pouvoir finit par poser problème .

Pour les plus humbles mais aussi pour les classes moyennes et certaines entreprises la hausse du prix du fioul constitue désormais le pas de trop, celui qui rend la vie quotidienne impossible et va nuire durablement à leurs conditions de vie.

Pour les habitants du Sud d’Israël qui ont une résilience extraordinaire puisqu’ils vivent sous la menace permanente des agressions du Hamas depuis plus de 10 ans et qui espéraient légitimement que les centaines de roquettes de ces derniers jours seraient les dernières le cessez le feu accordé par Netanyahu constitue une véritable trahison.

Il faut dire que Netanyahu a beaucoup cédé ces temps-ci et parfois de façon très surprenante .
On a ainsi pu voir l’ambassadeur du Qatar franchir officiellement le point de contrôle entre Israël et Gaza avec des dizaines de millions de dollars dans ses valises et les distribuer au hamas sous le prétexte de payer les fonctionnaires palestiniens.

On a pu voir ainsi de nombreux terroristes agiter des liasses de billets de 100 $ sur les réseaux sociaux.

De la même façon d’importantes quantités de fioul payées par le Qatar, toujours lui ont été livrées avec l’autorisation israélienne.

Ces évènements sont antérieurs au récent accès de fièvre et il montre qu’il n’y a pas même d’accalmie négociée avec le cessez le feu.

C’est la raison invoquée par Liebermann pour démissionner du ministère de la défense.

C’est aussi la raison pour laquelle à présent d’après un récent sondage 74% des israéliens ne font plus confiance à Netanyahu pour assurer leur sécurité.

Être un dirigeant n’est pas facile.

Que faire en effet ?

Macron doit-il renoncer à toute réforme ?

Netanyahu doit-il continuer le bras de fer avec le hamas au risque de dégâts plus importants encore ?

Dans ce jeu de je te tiens tu me tiens par la barbichette il est difficile d’avoir les idées claires.

Nul ne sait ce que donneront les crises de confiance respectives entre les peuples et leurs dirigeants en France comme en Israël mais c’est l’apanage des sociétés démocratiques où les peuples et les élus ont véritablement leur mot à dire.

Pas de risque en effet qu’il y ait de telles dissensions en Algérie, en Russie ou en Chine.

A tout prendre, cette incertitude et ce clair obscur parfois insatisfaisants de la démocratie sont sa vertu cardinale et nous ne supporterions pas de vivre dans des pays où la liberté de pensée, la liberté d’opinion et d’expression sont bafouées ce qui est malheureusement le cas dans de nombreuses régions du monde, largement majoritaires à l’ONU.

Raphaël Nisand

Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg

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2 Comments

  1. Le problème est que nos dirigeants nous demandent beaucoup d’efforts en augmentant tous les impôts et taxes, mais ils ne baissent pas leur train de vie leur salaires et leur dépense, au contraire.

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