Musée d’Israël : 50 ans au service de l’art et de l’histoire

Le musée d’Israël fête cette année son cinquantième anniversaire et organise à cette occasion plusieurs expositions reflétant l’évolution de l’établissement et de la culture visuelle de l’Etat hébreu, tout en retraçant également « une brève histoire de l’humanité ».

Le futur : Les Vacances, Yinka Shonibare
Le futur : Les Vacances, Yinka Shonibare

Un demi-siècle de l’histoire
artistique d’Israël

Le 11 mai 1965, le troisième président israélien, Zalman Shazar, et le futur maire légendaire de Jérusalem, Teddy Kollek, inauguraient le musée d’Israël sur la colline de Guivat Ram à deux kilomètres à peine de la frontière jordanienne qui divisait Jérusalem jusqu’à la guerre des Six Jours. Cinquante ans plus tard, le plus grand musée du pays, qui s’est enrichi depuis son ouverture de quelque 500 000 articles, fêtait son cinquantenaire en présence du neuvième président de l’Etat, Shimon Peres, et du maire de la capitale, réunifiée depuis 1967, Nir Barkat.

La révolution agricole : Swing of the Scythe, 2002, Efrat Nathan
La révolution agricole : Swing of the Scythe, 2002, Efrat Nathan

Pour l’occasion, le musée a ouvert ses portes gratuitement au public, venu d’aussi loin que le Golan pour assister à l’évènement, signe d’un succès qui ne se dément pas. Des visites guidées des expositions permanentes et temporaires ont offert toute la journée de lundi un aperçu de la richesse des collections de l’établissement, qui réunit sous le même toit artéfacts archéologiques, objets de culte juif ou encore œuvres des grands noms de l’impressionnisme et du surréalisme.

Une rencontre entre l’art
et la fête populaire

Le clou du programme festif du 11 mai était la cérémonie d’inauguration de deux expositions axées sur le thème de l’anniversaire, abritées dans l’aile consacrée au jeune public et visibles jusqu’au 16 mai 2016. La première, « Happy Birthday », présente les œuvres de quarante artistes israéliens et étrangers de renom documentant ou mettant en scène des fêtes anniversaire à travers des photographies, des vidéos et des œuvres grandeur nature. La seconde, « Une exposition en boîte », se présente sous forme d’un diaporama composé de cinquante boîtes illustrant chacune l’une des expositions annuelles montées dans l’aile consacrée au jeune public.
Pour l’occasion, l’ancien président Shimon Peres a dévoilé la sculpture en métal de l’artiste « néo-pop » américain Jeff Koons, « Sacred Heart », représentant un bonbon en forme de cœur rouge métallique et prêtée au musée par les heureux propriétaires d’une œuvre de cet artiste comptant parmi les plus chères du monde.

Une brève histoire de l’humanité

Que serait le cinquantenaire d’un musée, sans retracer l’histoire de l’humanité à travers une exposition présentant une sélection d’articles issus des fonds de l’établissement et symbolisant les grandes étapes de l’évolution de la civilisation ? L’exposition, « Une brève histoire de l’humanité », montée par la curatrice Tania Coen-Uzzielli à partir du bestseller du même nom écrit par Youval Noah Harari, accueille ainsi des œuvres rappelant les premières utilisations du feu et des outils, les premiers témoignages de la révolution agricole et l’invention de l’écriture, jusqu’aux créations de notre siècle.
Ainsi, sont exposés côte à côte, la plus ancienne copie des Dix commandements, un document de 45,7 cm sur 7,6 cm vieux de plus de 2 000 ans et découvert avec les manuscrits de la Mer Morte (eux-mêmes exposés dans le Temple du Livre), une page manuscrite de la main d’Albert Einstein où l’on peut voir sa fameuse équation de la théorie de la relativité ou encore une œuvre de l’artiste nigéro-britannique Yinka Shonibare, clin d’œil vers un futur plus proche que jamais. L’exposition est visible dans la galerie Bella et Harry Wexner jusqu’au 26 décembre 2015.
D’autres expositions auront lieu tout au long de l’année, notamment « 6 artistes, 6 projets » présentant les œuvres d’artistes israéliens contemporains ou « 1965 Aujourd’hui », qui met l’accent sur la production artistique des années 1960. La deuxième moitié de cette année festive accueillera d’autres expositions qui retraceront les origines européennes de la culture visuelle moderne en Israël, dont « le Crépuscule de Berlin » (27 septembre 2015 au 30 janvier 2016). Notons que le Temple du Livre abrite également une nano-Bible jusqu’au 31 décembre 2016.
Yaël Ancri
http://www.israpresse.net/musee-disrael-50-ans-au-service-de-lart-et-de-lhistoire/

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