Sardaigne : des contraventions pour les piétons absorbés par leur smartphone

Les « Smonbies » ou « Zombies du smartphone » : c’est ainsi que sont surnommés ceux, de plus en plus nombreux, qui déambulent dans les rues des villes le dos courbé, les mains en avant et le regard perdu dans l’écran de leur smartphone. Rien ne semble pouvoir les tirer de leur torpeur numérique à commencer par les imprécations des automobilistes qui les voient surgir en travers de la route sans faire attention à la circulation.

Ces neuf derniers mois, les policiers sardes ont dressé une centaine de contraventions aux piétons qui restent rivés sur leurs smartphones

A Sassari, l’une des principales villes de Sardaigne, les agents de la police municipale ont commencé à lutter contre ce phénomène. Ils délivrent des contraventions à ces « drogués du mobile » qui mettent en danger leur vie et celle d’autrui en ignorant les règles de sécurité les plus élémentaires lorsqu’il s’agit de traverser la rue.

Des amendes symboliques dans tous les sens du terme. Par leur coût modique (22 euros), mais surtout par la prise de conscience d’une attitude qui n’est pas encore prévue dans le code de la route.

Un combat pour la sécurité

Ces neuf derniers mois, les policiers sardes ont dressé une centaine de contraventions aux piétons et 350 aux automobilistes utilisant leur téléphone au volant. Sassari est ainsi l’une des premières villes d’Europe à avoir recours à des mesures de rétorsion et pas seulement de prévention, comme c’est déjà le cas en Allemagne et aux Pays-Bas. Les autorités précisent qu’elles ne mènent pas une guerre contre les smartphones mais un combat pour la sécurité.

A Sassari, un millier d’accidents de la route sont enregistrés chaque année. Dans 21 % des cas, il y a parmi les personnes concernées ou blessées au moins un piéton. Il était historiquement autour de 15 %. C’est souvent la faute à la distraction, les passants n’ayant plus la tête dans les nuages mais plongée dans les réseaux sociaux. Mais généralement, il ne s’agit pas comme on pourrait le croire d’adolescents dépendants de leur téléphone .

Des adultes entre 35 et 55 ans

Une recherche effectuée sur l’ensemble du territoire italien dresse le portrait robot des « Smonbies » : un adulte entre 35 et 55 ans qui travaille et n’avance pas au rythme de ses pas mais à celui des notifications des applications ou des réseaux sociaux.

Ils reconnaissent volontiers la dangerosité de leur comportement et paient sans rechigner l’amende, précisent les policiers, mais ils se plaignent immédiatement qu’une application ne leur permette pas de le faire via leur smartphone. Cela arrivera un jour, en espérant qu’ils ne l’utilisent pas en traversant la rue.

Olivier Tosseri Correspondant à Rome

Source : Les Échos

 

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