Raphaël Nisand : Israël démocratie majeure

Le 9 avril vont se tenir les élections en Israël pour élire les 120 députés de la Knesset, le parlement israélien.

Depuis la création du nouvel Etat en 1948 ce rituel démocratique a été le fondement de la vie politique israélienne.

Quelle que soit la situation sécuritaire, en temps de paix relative et en temps de guerre, les israéliens se rendent aux urnes pour élire leurs députés qui eux-mêmes choisiront comme dans tout régime parlementaire le premier ministre.

Les israéliens sont si soucieux de respecter le vote de chacun qu’ils ont instauré un régime un peu jusqu’au boutiste de représentation proportionnelle intégrale. Il suffit en effet d’avoir plus de 3,5 % des voix pour qu’un parti ait des députés à la proportionnelle.

Ce système provoque l’éclatement des partis politiques et incite malheureusement toutes les petites fractions à tenter leur chance. Il est dès lors difficile d’avoir une majorité stable et sans compromis avec cette proportionnelle si respectueuse du vote de chacun.

Les israéliens se sont toujours refusés à modifier ce mode de scrutin, le plus démocratique qui soit, et ont au fil des années inventé toutes sortes de compromis pour que le pays puisse être gouverné.

Ce sont par exemple les premiers à avoir inventé la Rotatzia, la rotation c’est à dire le changement de premier ministre au bout de 2 ans. Le mandat durant 4 ans il y a eu dans certaines knesset un premier ministre de gauche puis un premier ministre de droite qui siégeaient dans le même gouvernement. La proportionnelle intégrale conduit parfois à ce genre de situation lorsque les 2 camps sont à égalité.

Au surplus la knesset est chaque fois totalement représentative de la diversité israélienne et plusieurs partis non négligeables sont dans une opposition permanente.

Il en va ainsi des partis arabes ou de certains partis ultra-orthodoxes.
Mais malgré ces difficultés la démocratie israélienne fonctionne à la perfection.

Tous les citoyens israéliens ont le droit de vote, quelle que soit leur origine.
C’est notamment le cas pour les 2 millions d’arabes israéliens.

La Knesset. Crédit Orel Cohen/Flash90

La liberté d’expression est quasi-absolue comme dans toute démocratie occidentale, les débats à la knesset sont vifs et il est arrivé que la knesset fasse tomber le gouvernement.

La justice est indépendante et n’hésite pas à mettre en prison tel ancien président de la République ou à inculper l’actuel premier ministre comme d’autres auparavant.

A cet égard la démocratie semble même avoir de l’avance sur certaines démocraties européennes où les politiques sont protégés.

De même la liberté de culte est assurée pour toutes les religions. Juifs, musulmans, chrétiens, bahais, druzes, et tous autres peuvent librement pratiquer leur religion alors que dans tous les pays voisins les minorités religieuses sont quand elles existent encore, persécutées.

Israël confirme une nouvelle fois avec les élections qui vont se tenir son rôle unique de seule démocratie du Proche et du Moyen-Orient, un espace de lumière au milieu d’un Moyen-Orient figé dans des dictatures de toutes sortes.

Il est à noter d’ailleurs qu’à la suite des accords d’Oslo les palestiniens ont obtenu la haute main sur la Cisjordanie et Gaza. Ils y ont organisé des élections , oui une fois, il y a 13 ans.

Immédiatement après les élections cela a tourné à la guerre civile, le hamas faisant sécession avec Gaza.

Depuis 2005 le chef palestinien Mahmoud ABBAS ainsi que tous les élus n’ont plus cherché le moindre mandat électoral populaire instituant de fait la Palestine en énième dictature de la région.

Ce simple fait devrait normalement faire réfléchir tous les démocrates .
L’attachement israélien à la démocratie et le comportement exemplaire du pays à l’égard de ses engagements citoyens devraient entrainer le soutien de l’Union Européenne.

Malheureusement tout le monde considère que comme il est normal que les trains arrivent à l’heure il est normal qu’Israël soit une démocratie et que cela ne mérite aucune considération.

Nous sommes nombreux à penser le contraire.

Raphaël Nisand
Chroniqueur le lundi matin 8H30 sur Radio Judaïca.

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