Deux Israélo-marocains s’affronteront lundi pour la direction du Parti travailliste

A l’issue du premier tour, mardi, des élections internes du Parti travailliste israélien, réputé élitiste auprès des Israéliens originaires d’Afrique du Nord, deux candidats d’origine marocaine sont arrivés au second tour. Ils détrônent ainsi Isaac Herzog, secrétaire général de la formation de centre gauche depuis novembre 2013. Portraits d’Avi Gabbay et d’Amir Peretz.

Les militants du Parti travailliste israélien éliront lundi le nouveau dirigeant de cette formation de centre gauche. Des élections internes qui suscitent l’intérêt puisque les deux candidats, Avi Gabbay et Amir Peretz sont tous deux originaires du royaume. Cumulant la nationalité israélienne et marocaine, ils ont réussi mardi à détrôner Isaac Herzog, secrétaire général du parti depuis novembre 2013.

Avi Gabbay, du monde des affaires à la politique

A 50 ans, il a su s’imposer en deuxième position lors des élections internes de mardi avec 27% des voix. Moins connu qu’Amir Peretz, Gabbay a occupé le poste de ministre de la Protection de l’environnement de 2015 à 2016 dans le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou, avant de démissionner en mai 2016. Une manière de protester contre la nomination par l’exécutif d’Avigdor Liberman, le chef du parti de droite Yisrael Beytenu, au poste clé de ministre de la Défense.

Durant son mandat au gouvernement, Avi Gabbay portait les couleurs du parti Koulanou (centre droit), qu’il a par la suite quitté pour rejoindre les rangs du Parti travailliste. «Il était inconnu des militants du parti jusqu’à récemment, il n’a même pas occupé de poste à la Knesset (Parlement monocaméral israélien, ndlr). Mais lorsqu’il a rejoint les rangs du parti il y a quelques mois, il est arrivé avec des milliers de supporters», indique Al Masdar.

Gabbay a vu le jour à Jérusalem de parents marocains ayant immigré en Israël, septième d’une famille de huit enfants. Le leader politique a grandi dans un quartier pauvre et défavorisé réservé aux nouveaux arrivants en Israël. Il a étudié dans les meilleures écoles à Jérusalem et servi au sein des services secrets de l’armée. Il a aussi étudié l’économie et la gestion des affaires, ce qui lui a permis de travailler au ministère de l’Economie.

Si son expérience politique est considérée comme relativement maigre, Gabbay prétend être en mesure d’apporter un changement au sein du parti d’opposition, en hibernation depuis quelque temps, et d’attirer un public nouveau qui vote jusque-là en faveur du parti Likoud dirigé par Netanyahou. Il a le soutien de Shelly Yachimovich, ancienne dirigeante du Parti travailliste, selon le journal Times Of Israel.

Amir Peretz, l’Israélo-marocain né à Bejaâd

De son côté, Amir Peretz (65 ans) est arrivé premier lors des élections internes du parti travailliste, raflant près de 33% des voix sur les 31 000 membres.

Né Armand Peretz le 9 mars 1952 à Bejaad (région de Béni-Mellal-Khénifra) au Maroc, d’un père dirigeant de la communauté juive de Bejaad, Amir Peretz a immigré avec sa famille en Israël en 1956 pour s’installer à Sderot. Sa carrière politique a débuté en 1983 lorsqu’il est devenu maire de Sderot puis député à la Knesset dès 1988. Il a su profiter de ses origines séfarades en tant que juif marocain pour se donner une image populaire au sein du Parti travailliste, malgré les vives critiques adressées à son encontre en 2006 pendant la guerre du Liban alors qu’il était ministre israélien de la Défense. Amir Peretz a également occupé le poste de ministre de la Protection de l’environnement (2013-2014) et est membre de la Knesset depuis février 2013.

Deux Israéliens d’origine marocaine dont l’arrivée au second tour des élections internes pour désigner le chef des travaillistes constitue, en elle-même, un exploit. Le parti, qui traverse actuellement une période de turbulences, a souvent été jugé élitiste par les Israéliens originaires d’Afrique du Nord. Dans tous les cas, les deux candidats promettent de mener la vie dure à Benyamin Netanyahou lors des prochaines élections législatives.

Source yabiladi

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