Taxes : Le travail a bon dos, par Thierry Benne

Cerné par le ressentiment de près de 80% des Français qui ne croient pas un mot de l’argument de la transition écologique, le Président et ses principaux porte-mensonges viennent brusquement de changer leur fusil d’épaule. Ils expliquent ainsi à qui veut les entendre que, si le pouvoir pousse le curseur de l’impôt sur les carburants, c’est qu’il entend privilégier le travail dont il refuse d’augmenter les charges.

On répondra d’abord au Président qu’il y a un moyen très sûr et parfaitement économique de ne pas avoir à majorer les taxes, c’est de contenir et si possible de réduire la dépense publique, ce que manifestement on n’apprend pas à faire à l’Inspection des Finances.

On instruira ensuite le Président de ce que la plupart de ceux qui roulent en voiture ou en véhicule utilitaire du lundi matin au vendredi ou parfois au samedi soir, se rendent à leur travail, en reviennent ou encore y pourvoient tout au long de la journée, sans trouver devant leur porte la station de métro, celle de tramway ou l’arrêt de bus dont le réseau foisonnant et ultra-subventionné est réservé aux plus grandes agglomérations. On lui rappellera aussi que l’immense majorité des routiers qui sillonnent quotidiennement les routes de France ne le font pas pour se rendre en week-end à Honfleur. Enfin ce n’est pas parce que l’on travaille que l’on n’a pas besoin de chauffage en hiver, lequel consomme beaucoup d’énergies fossiles telles que le gaz ou le fioul, sur lesquels la fiscalité s’abat aussi sûrement que la foudre de Jupiter (et tout le monde sait que la fée électricité indispensable à tous n’est pas moins taxée !).

Alors, Monsieur le Président, si contre toute raison vous n’entendez pas les changer, assumez au moins crânement les mauvais choix qui sont les vôtres, qui sont inutilement discriminants et qui vous valent la juste réprobation des Français. Mais de grâce, revenez sur terre, délaissez quelques instants vos convois officiels, renseignez-vous donc auprès de “ces gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel ” selon la formule si raffinée du porte-parole de votre Gouvernement. Et surtout, cessez de brandir indignement le travail pour pénaliser injustement tout autant les retraités qui ne travaillent plus que les actifs contraints de se déplacer constamment par leurs propres moyens et qui, à quelque six cents kilomètres du Grand Paris, n’arrivent toujours pas à prendre le métro sur la grande place de Mende.

Thierry Benne

fr.irefeurope.org

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4 Comments

  1. Si on veut convaincre il faut un minimum de civilité.
    Une phrase comme « le Président et ses principaux porte-mensonges » annonce la couleur : c’est une propagande idéologique, sinon politique.
    Rien d’étonnant venant de l’IREF qui, grimé en institut d’études, véhicule depuis bien longtemps des messages tendancieux, voulant nous faire croire aux solutions simplistes aux problèmes compliqués.
    Les problèmes de la France sont dus à des décennies de laxisme populiste.
    Il faut encourager et soutenir ce gouvernement qui tente, pour la première fois et face à la tendance suicidaire de ce pays à l’immobilisme, de changer de méthode.

    • Ceux qui sont d’accord avec le Président , son Premier ministre et son gouvernement doivent les soutenir, bien entendu. Mais on peut soutenir le régime et n’être Pas d’accord sur tout. L’augmentation des taxes sur les carburants est une mauvaise mesure Injustifiée et profondément injuste . Le gouvernement ferait mieux de la reporter jusqu’au moment où le chômage sera en décrue et l’économie du pays en phase ascendante. Aujourd’hui ce n’est pas une réforme pour sauver la planète mais une punition appliquée aux pauvres qui habitent loin de leur emploi et ne peuvent acheter des «  hybrides » . Un pas en arrière serait intelligent .

  2. Citons Alphonse Allais : « Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les pauvres. D’accord ils n’en ont pas beaucoup, mais ils sont tellement nombreux ».

    Ce n’est pas « juste » ? Sans doute. Mais personne n’a jamais démontré que la justice est un mode efficace de gouvernement. Le contraire est fréquent.

    « Qui veut faire l’ange fait la bête », s’agissant surtout des idéologies angélismiques prétendant faire justice.
    Voir la Révolution Française qui s’est transformée en « Terreur » sous les traits de Robespierre et qui a duré un siècle, la « russe bolchévique » transformée en cataclysme et bien d’autres.
    C’est toujours le peuple qui paye cher sa «soif de justice ».

    La « justice » est un élément de langage au service de la propagande politicienne. Méfiance.
    Idem « égalité », rien d’autre qu’un nivellement par le bas. Méfiance.

    Ceux qui nous appellent à l’insoumission cherchent à nous soumettre ; ce n’est pas par hasard si leur chef a Castro et Chavez pour idéal.
    Idem pour le « indignez-vous » du sclérosé Hessel. Méfiance.

    Les réformes obligatoires se feront, éventuellement sous l’empire des forces mondialisées auxquelles nul n’échappera.
    Les gilets jaunes et les bonnets rouges n’arriveront qu’à les retarder ; elles n’en seront donc que plus draconiennes car trop tardives et menées sous la contrainte.

    La pulsion insurrectionnelle dont les franchouillards s’enorgueillissent sous leurs gilets jaunes n’est rien d’autre qu’un immobilisme paralysant.
    Comme disait ce cher Edgar Faure : « l’immobilisme est en marche et rien ne pourra l’arrêter ».

    Bonne chance et bon courage à Macron.
    Que je vous raconte les alternatives ?

  3. L’exemplarité est urgente pour la nation. Que l’on évite de taxer davantage les revenus du salariat et que l’on ait choisi la hausse de la CSG qui touche essentiellement les électeurs traditionnellement de droite ( professions libérales, entrepreneurs et retraités) on peut comprendre cette orientation mais d’abord Et avant tout que l’etat Se restreigne et Que l’on réduise effectivement les dépenses publiques qui ne relèvent pas du domaine régalien où il faut mettre tous les moyens. Que l’on fasse un enieme audit sur toutes les agences d’etat (culturelles, représentation à l’etranger, ARS …………..) dont la valeur ajoutée peut être questionnée, ainsi que le spectre des subventions dont il faudrait s’assurer de la bonne utilisation (milieu de la culture, du cinéma et dans un autre registre les subventions à des associations douteuses ), que l’on réduise enfin le nombre de députés et sénateurs et leurs régimes spéciaux. Tant que l’on aura pas fait ça, les taxations toujours plus étendues et confiscatrices seront de moins en moins tolérées.

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