Toulouse, une communauté juive de Province dynamique

Pour ses 25 ans la Synagogue Libérale de Toulouse se réjouit de l’arrivée de nouveaux membres dans son conseil d’administration.

Interview de Patrick Laskar, Président de l’Association des Juifs Libéraux de Toulouse

De nouveaux challenges nous attendent et il fallait nous entourer de personnes compétentes. C’est chose faite depuis la dernière assemblée générale et tout le monde s’est mis au travail rapidement.

Rosine S, occupe désormais un poste clef, celui de secrétaire. C’est elle qui a souvent le premier contact avec l’extérieur. Cela tombe bien car elle a occupé pendant de nombreuses années, un poste de responsable marketing dans un grand groupe et qu’elle parle 4 langues couramment !  Avec des enfants qui fréquentent le Talmud Torah, elle correspond aussi à la tranche d’âge médiane de notre communauté. Elle déborde d’énergie et avec Georges B qui nous a rejoint aussi, elle forme un duo de choc.

Il faut se rappeler que Georges a toujours été très impliqué dans la communauté (il est à l’origine de notre centre communautaire) mais que son emploi du temps très chargé ne lui a pas permis de nous rejoindre plus tôt. La communauté toulousaine le connait depuis toujours et c’est un véritable bonheur de l’avoir à nos côtés. Il s’occupera désormais de événementiel et de la culture.

Enfin Alain F, que tout le monde apprécie pour son coté chaleureux et son contact avec les jeunes qui sont l’avenir de notre communauté! Il sera en charge des relations internes entre le CA, le religieux et la communauté, tout un programme !

Quelle sont vos priorités ?

Notre communauté s’agrandit et nous devions avoir plus de personnes qui s’investissent. Actuellement, gérer une communauté c’est comme gérer une entreprise, il faut penser à sa pérennité et aussi à son développement. Nous devons nous professionnaliser et avoir des personnes compétentes qui nous rejoignent. C’est le cas je pense actuellement. D’autre part nous sommes à un virage car certains acteurs institutionnels ont décidé de tourner la page et de quitter le CA. Mais nous sommes confiants dans l’avenir car la relève existe dans notre communauté.

Pour nous, la priorité est de trouver un rabbin à plein temps car pour le moment, notre officiant se partage entre Vienne et Toulouse et nous avons besoin de quelqu’un en permanence qui gère l’ensemble des affaires religieuses.

Nous souhaiterions que Lior Bar Ami reste en poste mais nous comprenons très bien qu’il est difficile pour lui de devoir choisir entre les deux communautés. Lior est allemand et il a des attaches légitimes avec ses origines.  Les jeunes l’aiment beaucoup il a su développer des liens particuliers avec eux notamment au cours des soirées Bible et Bière. Je suis confiant et certain que nous trouverons une solution rapidement.

Vous semblez être représentés dans l’ensemble des instances communautaires toulousaines 

Bien sûr, cela a été une priorité de notre ancien CA même si nous souhaitons garder notre indépendance et notre spécificité. Nous n’oublions pas que nous sommes juifs libéraux et que devons être des militants de chaque jour.

Justement comme êtes-vous organisé ?

Notre synagogue est tout d’abord affiliée à l’AJL (Assemblée du Judaïsme Libéral) qui s’organise auprès des institutions politiques nationales en tant le « consistoire libéral ».

Le judaïsme a évolué, la représentativité de la communauté juive est actuellement obsolète et inappropriée à la réalité des faits. Le judaïsme libéral est un judaïsme très encré dans les grands principes de notre République : la femme est l‘égale de l’homme au sein de nos offices.

Nous regrettons d’ailleurs que la CRCF (Conférence des responsables du Cultes en France) soit avant tout masculine, laissant quasiment aucune place à la femme.

Nos synagogues libérales croissent de plus en plus avec 2 grands navires parisiens qui sont ULIF Copernic et le MJLF qui drainent de plus en plus d’adhérents comme nous. Nous pouvons plus être considérés comme faisant partie d’un mouvement marginal.

Ensuite nous appartenons à la FJLF (fédération du judaïsme libéral francophone) et bien sûr à l’EUPJ European Union for Progressive Judaism qui est l’émanation européenne de la WUPJ World Union for Progressive Judaism.

Cette organisation juive est la plus importante dans le monde par son nombre de synagogues affiliées et bien sûr en nombre d’adhérents : 1.800 000 personnes ! Peu de personnes savent que nous sommes le mouvement juif majoritaire dans le monde.

Cela veut-il dire qu’il y aura plus de communication ?

Bien sûr, par le biais de l’AJL mais également sur le terrain pour chaque communauté de province, il convient de mener des actions de reconnaissance auprès des institutions. Faire du politique a été un des sujets qui a été évoqué longuement lors des 4eme journées du judaïsme libéral francophone qui s’est déroulé à Paris, il y a moins d’un mois.

C’est d’ailleurs le travail qui a été commencé, il y a plusieurs années par certains membres du CA. Lors de la soirée pour nos 25 ans d’existence, nous avons eu le privilège de recevoir le maire de Toulouse et certains adjoints ainsi que des députés. Pour nous, il est important d’être en contact avec les élus pour la gestion de notre communauté, nous pouvons ainsi aborder des problèmes particuliers et essayer d’y remédier directement.

Vous êtes de plus en plus médiatique

Bien sûr, notre page Facebook est suivie régulièrement par de nombreuses personnes, notre site internet est aussi très actif. Développer notre communauté passe aussi par les réseaux sociaux, nous demanderons à notre futur rabbin, d’être présent aussi sur ces réseaux incontournables.

Il devra également s’exprimer régulièrement à l’image des rabbins parisiens qui occupent le devant de la scène dans tous les médias. Aujourd’hui on invite les rabbins libéraux sur les plateaux de télé, à la radio et même à l’Elysée!

Votre relation avec Israel est aussi un des axes de la communauté

En effet, nous avons des contacts très particulier avec les représentants de l’ensemble des institutions israéliennes caritatives mais aussi avec l’ambassade d’Israel. Nos jeunes doivent être formés pour lutter contre l’antisémitisme mais aussi contre l’antisionisme, c’est un enseignement que nous allons mettre en place d’ici quelques mois en accord avec tous les Talmudei Torah francophones. Connaitre l’histoire, la géographie d’Israel et ses relations avec ses voisins sont importants à nos yeux. Mais nous n’oublions non plus la transmission qui reste primordiale.

Cette année à l’occasion de Yom Hashoah, nous avons proposé un office participatif multi confessionnel car nous pensons qu’il est important de créer des liens avec les autres communautés et qu’une telle commémoration peut nous rapprocher. Un débat s’est déroulé ensuite autour d’un repas partagé sur le thème de la transmission, du devoir de mémoire et de la fraternité.

Il est important d’ouvrir nos centres religieux aux non juifs, faire de l’entre soi ne fait qu’exacerber le communautarisme. Nous y veillons aussi par le programme culturel que nous préparons.

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