Un film prémonitoire de 1924 sur la montée du nazisme ressort en salles en Autriche

Lundi, un film de 1924 alertant sur l’antisémitisme vient tout juste de ressortir au cinéma en Autriche : La ville sans Juifs.

C’est un film qui tombe à pic dans le climat actuel. Son titre : La ville sans Juifs. Ce film datant de 1924 a été restauré, et vient tout juste de ressortir en salles en Autriche.

Une histoire de fou. En 2015, une copie du film est découverte sur un trottoir du marché aux épices de Clignancourt, à Paris. Une copie en bon état qui plus est, alors que la version en noir et blanc du film, connue des archives autrichiennes, était amputée de plusieurs scènes. C’était donc un petit miracle. À peine découverte, la copie de La ville sans Juifs est expédiée à la cinémathèque de Vienne, la Filmarchiv Austria, pour y être restaurée.

Trois ans de boulot plus tard, et avec l’aide de capitaux américains, le film sort en salles en Autriche le 26 mars. Un choc dans ce contexte européen de nouveau tendu par l’antisémitisme.

Un film terriblement prémonitoire

Ce film, muet, réalisé en 1924 par Hans Karl Breslauer, est l’adaptation d’un roman sorti en 1920 qui avait fait grand bruit. L’histoire d’une ville autrichienne, Vienne, durant l’entre-deux-guerres, en pleine crise : chômage, inflation… Un politicien extrémiste pointe alors la communauté juive comme responsable de cette faillite, et parvient à faire voter une loi pour expulser tous les Juifs de la ville.

Les habitants de la ville se réjouissent de ces départs dans un premier temps, mais déchantent assez vite au fur et à mesure des faillites qui s’accumulent dans la foulée. Théâtres, magasins, hôtels : l’économie de la ville s’enfonce jusqu’à ce qu’un mouvement de citoyens réclame le retour des Juifs. La loi est abolie, le politicien extrémiste et son parti s’effondrent, et les Juifs reviennent à Vienne.

La sortie du film a été très mouvementée à l’époque, l’auteur du roman a été assassiné quelque temps après, en 1925. Mais personne à l’époque n’imaginait à quel point ce film, présenté quasiment comme de la science-fiction, était prémonitoire. Pour Nikolaus Wostry, le directeur de la cinémathèque de Vienne, le film a un autre mérite, plus contemporain : celui de montrer où mènent les politiques qui ciblent certaines catégories de population. C’est l’une des raisons qui l’a d’ailleurs décidé à montrer le film un peu partout en Europe.

Source francetvinfo

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