L’Affaire Dreyfus au cinéma avec Roman Polanski

Le cinéaste Roman Polanski prépare un nouveau film sur l’Affaire Dreyfus. L’occasion de donner un aperçu des différentes transpositions de l’Affaire à l’écran.

Par Gérard-Michel Thermeau.

By: Keith Hall – CC BY 2.0
By: Keith Hall – CC BY 2.0

Il y a 110 ans, le 12 juillet 1906, Alfred Dreyfus était officiellement réhabilité et lavé de toutes les accusations portées contre lui par la cour de Cassation. C’était l’épilogue de l’Affaire Dreyfus (l’Affaire avec une majuscule !) qui avait divisé l’opinion publique selon une ligne de partage qui ne reflétait pas nécessairement les clivages politiques traditionnels.

Gauche et droite confondues ont longtemps préféré jeter un voile pudique sur ce fâcheux incident qui montrait de façon trop crue comment la machine étatique pouvait broyer un individu sous un régime républicain. François Mitterrand n’était-il pas hostile à l’idée de faire ériger une statue à Dreyfus ? En cet été 2016, Roman Polanski aurait dû commencer le tournage d’un film consacré à cette complexe histoire d’espionnage devenue affaire d’État. Finalement, le projet a été reporté et sera peut-être enterré comme tant d’autres films annoncés et jamais réalisés. L’occasion peut-être de revenir sur les adaptations cinématographiques et télévisuelles, relativement peu nombreuses, consacrées à l’événement.

L’Affaire et le cinéma

Le cinéma naît au moment de l’Affaire Dreyfus : aussi n’est-il pas étonnant de voir un opérateur tourner quelques scènes pendant le procès de Rennes, le second procès Dreyfus (1899). La même année, Georges Méliès, le second père du cinéma, réalise le premier film politique de l’histoire en reconstituant les moments clés de l’Affaire. L’œuvre est d’autant plus courageuse que celle-ci est loin d’être terminée, Dreyfus n’ayant été réhabilité qu’en 1906. Méliès s’est réservé le rôle de l’avocat Labori. Le film triomphe… dans les pays étrangers.

Encouragé par ce succès, en 1902 et 1908, deux films Pathé signés par Ferdinand Zecca, le réalisateur maison, présentent en une suite de tableaux les diverses péripéties : les transformations opérées sont significatives des mentalités du temps. Ainsi, la femme de ménage qui, dans la réalité, récupère dans la poubelle de l’ambassade allemande le fameux bordereau, devient un homme dans le film Pathé.

Et puis, ce sera tout pour le cinéma français, qui n’a jamais repris le sujet sous forme d’une fiction. Après l’avènement du cinéma parlant, l’Affaire Dreyfus sera traitée par des films britannique, allemand et américain qui n’auront guère le bonheur de plaire aux autorités françaises.

Ce n’est peut-être pas si étonnant. Au moment de l’Affaire Dreyfus, les journaux étrangers étaient tous favorables à l’innocence du capitaine.

Cette attitude des opinions publiques étrangères ne faisait que renforcer la conviction des anti-dreyfusards de l’existence d’un complot des étrangers et des Juifs pour discréditer l’armée française.

Pour lire la suite, cliquer sur le lien : https://www.contrepoints.org/2016/07/12/239432-laffaire-dreyfus-ecrans

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