Cannes jour 3 : Soleil de retour, Boucherie à l’écran…

Parallèlement à la sélection officielle, il n’est pas rare de dénicher de véritables pépites dans les autres sélections cannoises. Ainsi ce matin étaient présentés à LA QUINZAINE DES REALISATEURS, deux films étonnants et autant différents l’un que l’autre.

PETRA de Jaime Rosales avec Barbara Lennie et Marisa Paredes est une véritable arabesque narrative et formelle qui relate à la manière d’une tragédie grecque, la quête d’une artiste trentenaire sur sa filiation, son passé, les secrets de familles enfouis dans une enfance trouble… Dans le cadre bucolique et sensuel d’une demeure de caractère en pleine campagne, les rencontres, les fausses pistes, les frustrations, les humiliations et l’abus de pouvoir constituent la toile de fond d’un film “à chapitres”, aux dialogues éloquents et à la mise en scène d’une rare élégance. Grave et troublante, la magnifique Barbara Lennie (qui joue l’épouse de Javier Baderm dans ‘’Eveybodys knows’’ présenté en séance d’ouverture) porte le film en elle. Pétra, c’est elle. Et comme la cité nabatéenne de Jordanie, elle incarne à merveille les secrets intemporels et le magnétisme incandescent.

Le second film présenté à cette même Quinzaine ce matin – et en présence de l’équipe du film dont Gaspard Ulliel et Guillaume Gouix : LES CONFINS DU MONDE. Brut et sans détours, le nouveau long de Guillaume Nicloux (‘’Valley of love’’) nous plonge dans la guerre d’Indochine en 1945. Les Japonais s’en mêlent et ce n’est pas beau à voir… Embuscades, trahisons, massacres et démembrements de civils… le spectateur partage la sourde révolte et la rage de vengeance de ce jeune militaire français qui fera tout pour punir les auteurs de ce cette boucherie où périrent son frère, sa belle-sœur et leur bébé.  Entre les traques dans la jungle, les virées au bordel et les batailles d’égo des gradés, le cinéaste n’hésite pas à forcer un peu la dose dans la boucherie et l’ostentatoire.

On en sort secoué. Plein d’interrogations. Toujours impressionné par le jeu de Gaspard Ulliel assurément.

Laurent Gahnassia     

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