Simple différend entre automobilistes ou agression antisémite ?

Le différend survenu entre des automobilistes à Liévin le 9 avril revêtait-il un caractère antisémite ? C’est la question qui était posée aux juges béthunois, jeudi.

Un homme de 71 ans et son fils de 43 ans étaient poursuivis pour injure publique envers une personne en raison de sa race, de sa religion ou de son origine. Ici de sa religion puisque c’est le président de la communauté israélite de Lens et environs qui s’est constitué partie civile.

Selon lui, le 9 avril, il a été doublé par une voiture alors qu’il laissait passer un chat. Il a eu droit à des coups de klaxon, des insultes qu’il a pris «  comme des menaces de mort  » et des crachats, affirme-t-il. Face aux juges, il explique qu’«  à travers ma personne, ils ont insulté ma communauté  », évoquant des propos que son avocat a qualifiés «  de choses humiliantes qu’on dit en arabe  ».

Du côté des prévenus, on admet le coup de klaxon et la prise de bec mais on nie avec force toute intention antisémite, expliquant ne pas connaître la confession de celui qui habite à deux pas de chez eux.

Le père et le fils relaxés

Représentant la victime mais aussi le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, l’avocat a pris la parole pour dénoncer «  le retour d’un antisémitisme en France  » même s’il n’y a «  pas de tensions communautaires  ». Pour lui, aucun propos visant la communauté juive ne doit être toléré. Il a demandé des dommages et intérêts à hauteur de 3 000 et 4 000 € et, au total, 3 000 € de frais de justice.

Estimant de son côté que le contexte actuel méritait au minimum ce débat dans un tribunal, la procureur estime qu’il y a bien eu «  des propos inqualifiables  » tenus lors de ce qui était au départ un simple différend entre automobilistes. Elle a requis deux amendes de 500 € contre les prévenus.

Me Hecquet pour la défense, qui craignait que le procès de ses clients devienne le procès de l’antisémitisme admet que «  le ton est monté, les nerfs se sont échauffés mais ça doit rester une altercation entre automobilistes  ». Elle répète que ses clients, qui ont aussi fait l’objet de discrimination, n’ont jamais tenu de propos antisémites, qu’aucun témoin n’a d’ailleurs entendus. Demandant aux juges de «  raison garder  », elle a plaidé la relaxe.

Les juges ont entendu ses arguments et ont relaxé le père et le fils.

Voila, surtout surtout ne pas traumatiser les gens en entendant les accusations d’antisémitisme : “altercation entre automobilistes”, “agression de voisinage”, “contexte psychologique”, etc, etc…..

Source lavoixdunord

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