L’antisémitisme : un problème français, un problème mondial, par Raphaël Nisand

L’actualité de ces derniers jours vient encore d’illustrer de façon parfois tragique parfois comique combien l’antisémitisme reste une problématique d’actualité.

REUTERS/John Altdorfer

A Pittsburgh aux Etats-Unis un massacre commis dans une synagogue par un terroriste néo-nazi américain est venu tragiquement rappeler combien l’antisémitisme demeure intrinsèquement violent et irrationnel.

Outre les vies innocentes disparues tragiquement, ce qui frappe dans l’attaque de cette synagogue c’est la futilité ou plutôt l’absurdité du motif.

L’assassin était persuadé que les Juifs constituent un lobby pro-immigration et anti-américain et son action était d’après ses écrits sur Internet motivée par l’arrivée de ce qu’on appelle la caravane des migrants.

Inutile de dire ici qu’il s’agit d’une contrevérité absolue.

Dans le même temps le 1er ministre canadien TRUDEAU exprimait les excuses officielles du Canada pour avoir refusé de donner l’asile au moindre quota juif dans l’avant guerre et d’avoir été jusqu’à refouler en 1939 le Saint Louis, un navire chargé d’un millier de Juifs cherchant la vie sauve au Canada.

Le Saint Louis fut impitoyablement renvoyé en Europe et 240 passagers du Saint Louis ont péri dans la Shoah à cause de ce geste inhumain.

Encore aujourd’hui il existe dans le monde, notamment dans la quarantaine de pays islamiques , un antisémitisme d’Etat pour lequel personne ne dit rien même lorsqu’il s’exprime de façon tout à fait officielle par exemple dans la bouche du 1er ministre malaisien ou dans celle de Mahmoud ABBAS quand il accuse les rabbins israéliens d’empoisonner les puits de Cisjordanie .

800 000 Juifs qui vivaient dans les pays musulmans ont été contraints de partir depuis la création de l’ONU sans qu’il y ait la moindre protestation de quiconque de telle sorte que ces pays sont pour certains totalement vides de Juifs et pour d’autres avec une communauté Juive résiduelle et discriminée .

Après la polémique PÉTAIN lancée par le Président de la République lui-même il semble plus que nécessaire de rappeler que l’antisémitisme est une ligne rouge qui ne doit subir aucune bienveillance des pouvoirs publics.

Comment oublier que PÉTAIN a promu la collaboration avec l’Allemagne nazie et qu’il est même allé jusqu’à durcir de sa propre main le projet de statut des Juifs qu’il allait promulguer ?

Dès lors dans un contexte mondial aussi perturbé on ne peut que s’inquiéter de L’AUGMENTATION SPECTACULAIRE DES ACTES ANTISÉMITES COMMIS EN FRANCE cette année le Premier ministre Edouard PHILIPPE venant d’indiquer UN BOND DE 70%.

GONZALO FUENTES / REUTERS
Manifestation contre l’antisémitisme à Paris en mémoire de Mireille Knoll, tuée à Paris en mars 2018.

Les Juifs le savent bien qui sont obligés de quitter de nombreux territoires de la République parce- qu’ils y sont quotidiennement insultés, harcelés et molestés en tant que Juifs…

Mais il n’y a pas 36 solutions pour éviter cela et nous sommes bien loin de l’application de ces solutions.

Ces solutions c’est bien sûr la tolérance zéro à l’égard de l’antisémitisme d’extrême droite comme d’extrême gauche et à l’égard de l’antisémitisme d’origine islamique.

Plus largement il faudrait que la presse française écrite et audiovisuelle cesse de mettre constamment de l’huile sur le feu en arrêtant par exemple de dire que Gaza est un camp de concentration à ciel ouvert.

Lorsque de telles horreurs et contrevérités sont dites au quotidien elles produisent l’effet recherché c’est à dire le passage à l’acte généralisé contre les Juifs où qu’ils soient et quoi qu’ils fassent.

En bref, même si cela dérange, traiter Israël de façon discriminatoire c’est rajouter de l’antisémitisme et cela, manifestement peu de nos gouvernants semblent l’avoir compris à ce jour.

Raphaël Nisand                                                                                                                               Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg

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