Maurice Papon, les leçons d’un procès

L’affaire Papon a éclaté le 6 mai 1981, entre les deux tours de l’élection présidentielle. Le Canard Enchaîné publiait ce jour là, grâce à Michel Slitinsky, qui avait échappé à la rafle de Bordeaux et porteur de documents accablants, un article intitulé :

Quand un ministre de Giscard faisait déporter des juifs.

Ministre de la Vème République, ayant connu durant des décennies les honneurs de la République, Maurice Papon est accusé de crime contre l’humanité pour avoir permis l’arrestation et la déportation de 1 560 juifs de Bordeaux entre 1942 et 1944. » La plupart d’entre eux seront exterminés dès leur arrivée à Auschwitz.

Le 8 octobre 1997, après seize ans de procédure, et de nombreux rebondissements, s’ouvre à Bordeaux dans une ambiance très tendue, le plus long procès criminel de l’après-guerre. Historiens et résistants s’opposent sur la responsabilité de l’accusé.

Lors du procès, au cours duquel il ne montre ni regret ni excuses, Papon reçoit le soutien de grandes figures du gaullisme : Pierre Messmer et Philippe Seguin. Des témoignages poignants des familles des victimes sont entendues. Après six mois d’intenses débats, le 2 avril 1998, Maurice Papon est condamné à 10 ans de réclusion criminelle et au versement de l’équivalent de 700.000 euros aux parties civiles. Il peut se pourvoir en cassation car reparti libre il s’est réfugié en suisse.  Le 21 octobre, son pourvoi en cassation n’est pas  examiné car il ne s’est pas constitué prisonnier la veille de l’audience. Sa condamnation devient définitive. Il est interné  à la prison de Fresnes.

Il sera libéré le 18 septembre 2002 en raison de son état de santé. Il meurt le 17 janvier 2007.

Avec le  procès de Maurice Papon, c’est celui de la politique de Vichy qui est fait.

Que reste-t-il, 20 ans après du procès Papon ?

Pour la première fois, un documentaire remet en perspective ce grand procès avec ceux qui l’ont vécu. Avocats, historiens, parties civiles et rescapés ont accepté de revenir sur les moments clefs du procès tout en réfléchissant aux nombreuses leçons de ce procès hors-norme : ultime acceptation de notre passé vichyste, nécessaire devoir de mémoire ou affirmation du devoir de désobéissance, leurs réponses enrichissent, au bénéfice du «20 ans plus tard», cette page unique de notre

Avec la participation de :
Serge Klarsfeld, avocat et historien
Riss, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre
Gérard Boulanger, avocat et historien
Alain Jakubowicz, avocat
Francis Vuillememin, avocat
Arno Klarsfeld, avocat et conseiller d’Etat
Marc Olivier Baruch, historien
Marie Mouyal Etcheberry, Partie civile
Jean-Marie Matisson, Partie civile

Diffusion le lundi 2 avril après Soir 3 sur 
: France 3 Normandie, Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire, Paris Ile-de-France.

Sylvie Bensaid

Source France 3 régions

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