Jacob Davis, celui par qui le jean est arrivé

Fils d’un modeste tailleur juif émigré, Jacob Davis a l’idée de réaliser un pantalon de travail en denim renforcé avec des rivets. En s’associant avec son fournisseur, il fera de l’ancien négoce de Levi Strauss une industrie à part entière.

Soixante-huit dollars : la somme était d’importance. C’est le montant que lui demandait le bureau américain des brevets pour mettre en forme et protéger son invention, ce pantalon à la résistance renforcée par des rivets de cuivre qu’il avait déjà vendu à 200 exemplaires. Hélas, il ne disposait que de 30 dollars… C’est alors qu’il se souvint de son fournisseur, un certain Levi Strauss. Installé en Californie, ce dernier lui fournissait depuis plusieurs années les toiles avec lesquelles il fabriquait les vêtements qu’il vendait dans sa boutique de Reno. Peut-être accepterait-il de l’aider financièrement, quitte à partager avec lui les recettes de son brevet… Il décida donc de lui écrire.

En cette année 1872, Jacob Davis a déjà pas mal bourlingué. Né à Riga (Lettonie) en 1831 sous le nom de Jacob Youphes, ce fils d’un modeste tailleur juif a émigré aux Etats-Unis en 1854. C’est là qu’il a adopté son nouveau nom. A New York d’abord, puis dans le Maine, en Californie et au Canada, il a, avec des fortunes diverses, multiplié les métiers. En 1868, après plusieurs échecs professionnels, il s’est installé à Reno, dans le Nevada. Renouant avec son métier d’origine, il y a ouvert une petite boutique de tailleur.

Avec un certain flair, il décide de se spécialiser dans les vêtements de travail et de s’adresser en priorité aux ouvriers et aux manoeuvres travaillant à la construction du Central Pacific, le premier chemin de fer transcontinental américain reliant la Californie à l’Utah et dont le trajet passe précisément par Reno. Enhardi par le succès, il s’est également lancé dans la fabrication de toiles de tente, de bâches pour wagons et de couvertures pour chevaux, autant de produits consommés en quantité sur le chantier du Central Pacific. Depuis son arrivée à Reno, son principal fournisseur est Levi Strauss, un homme qu’il n’a jamais rencontré, mais avec lequel il est en contact régulier. C’est à lui qu’il achète la matière première dont il se sert pour confectionner ses vêtements, notamment les rouleaux de duck et surtout de denim, ce tissu de coton bleu à armature de serge dont le nom est une contraction de l’expression « de Nîmes », sa région d’origine.

Un pantalon d’un nouveau genre

Nous sommes alors en 1870. Cette année-là, une femme pousse la porte de la boutique de Jacob Davis. Elle est venue commander un pantalon pour son époux, bûcheron de son état. Il faut, précise-t-elle, que le vêtement soit très résistant, en particulier au niveau des poches et de la braguette, les deux points faibles des pantalons classiques. Le tailleur a vite fait de trouver la solution : pourquoi ne pas renforcer la toile par des rivets métalliques ? Il se trouve que Davis dispose d’un important stock de pièces de cuivre qu’il utilise pour fabriquer des bretelles et des attaches de couverture. C’est ainsi que, pour trois dollars, Davis réalise un pantalon d’un nouveau genre : un vrai pantalon de travail, et non l’une de ces salopettes que l’on peut acheter un peu partout.

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Source lesechos

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